frederic.degournay

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Jean-­Louis Charlet exprime son vif mécontentement vis­ à­ vis de la loi LRU. Ce dispositif organise la dépossession des universitaires et accorde les pleins pouvoirs aux seuls présidents d’universités. Actuellement, l’immense majorité des universitaires confirme son hostilité à cette loi de l’été 2007 qui pose avant tout un problème de gouvernance. Le décret statutaire qui en résulte était dans sa première rédaction inacceptable ; il transformait les universitaires en employés du président de l’université. Le décret relatif à la formation des futurs professeurs des écoles et certifiés n’était pas plus acceptable. Une protestation générale, rassemblant tous les universitaires s’est donc développée.


Le syndicat autonome a pris toute sa place dans ce mouvement de protestation, même s’il récuse le blocage des universités. D’autant que la négociation s’était engagée dans un contexte tendu, à la limite de la déloyauté. Des résultats ont toutefois été obtenus pour le statut des universitaires (caractère national de ce statut et avantages matériels). Les discussions doivent se poursuivre pour la réforme des concours et la mastérisation.


Le président du syndicat autonome reste convaincu de la nécessité d’une profonde révision de la loi LRU. S’il ne demande pas son abrogation (demande irréaliste), il milite pour de profondes modifications, relatives notamment aux pouvoirs dévolus aux présidents et aux composantes universitaires ainsi qu’au mode d’élection du CA des universités.
Jean­Louis CHARLET rappelle par ailleurs son insatisfaction quant au fonctionnement de l’ANR, de l’AERES et du CNRS. Il rejette le sens et la tonalité des propos du chef de l’Etat en date du 22 janvier 2009, vis­à­vis de la communauté scientifique. Il dénonce l’absence de vision globale sur le terrain éducatif et une certaine tendance à la bureaucratisation. Il énonce enfin les éléments qui selon lui rendent très difficiles les rapprochements, pourtant souhaitables, entre grandes écoles et universités (notamment le contraste entre filières avec et sans sélection ; la collaboration peut se faire pour la recherche).


Michel GAY, confirme l’importance du malaise au sein du monde universitaire. Il évoque même l’exaspération de nombreux universitaires. Sur un autre plan, il exprime son attachement à une recherche fondamentale, pluridisciplinaire, et donc au rôle d’un CNRS performant qui ne saurait se transformer en simple agence de moyens. Toutefois, il déplore une certaine arrogance de ce même organisme public vis­à­vis des travaux universitaires de recherche, en particulier dans le domaine des sciences humaines et des lettres.

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