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Billet de blog 5 juillet 2008

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professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

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Dr Jean-Michel & Mr. Aulas

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Après avoir regardé cette vidéo très touchante, on serait tenté de croire que d'une part les rapports entre l'OM et l'OL sont au beau fixe et que, d'autre part, les relations entre Pape Diouf, directeur sportif de Marseille, et Jean-Michel Aulas, président de Lyon, sont celles de deux gentlemen. Ce serait avoir la mémoire un peu courte.

En effet, l'an dernier, alors que le club lyonnais voulait enrôler Ribéry et que, sur la Canebière, on considérait que toutes les destinations étaient bonnes pour l'ex-meneur de jeu marseillais à l'exception des rives de Saône et Rhône, les échanges entre les deux responsables ne relevaient pas du gentlemen's agreement. Et les noms d'oiseaux et les invectives ont fleuri de part et d'autre. Par ailleurs, la personnalité de Jean-Michel Aulas est une authentique énigme, pour quiconque s'intéresse au football, et ses déclarations publiques en font une sorte de Doctor Jekyll and Mr. Hyde, héros du roman de Robert Louis Stevenson, tant il souffle le chaud et le froid dans ses déclarations publiques.

Nul ne contestera que Jean-Michel Aulas est un gestionnaire de premier plan qui a sorti l'Olympique Lyonnais de l'anonymat et de l'ombre gigantesque du puissant voisin de l'époque, l'A.S.Saint-Etienne. Depuis 1987, il a fait de Lyon un club régulièrement champion et européen, qui est désormais incontournable en France. Les 7 titres consécutifs et la remarquable gestion du club en font un monument actuel du football français. Cependant, la stratégie de communication du président lyonnias est parfois difficile à cerner. Tantôt il encense, tantôt il traîne dans la boue. On l'a vu dernièrement à l'occasion du transfert de Hatem Ben Arfa à Marseille. Aulas n'hésitait pas à considérer Ben Arfa comme son propre fils, il y a quelques mois, mais a mis beaucoup d'obstacles au départ de ce même "fils". C'est une méthode à laquelle JMA est désormais rompu. L'an dernier, Abidal était considéré comme "intransférable". Puis, lorsque la signature de l'ex-arrière gauche de l'OL au Barça a été acquise, le même Aulas s'est répandu en petites phrases assassines, laissant entendre que, finalement, Abidal n'était pas aussi incontournable que cela à son poste. Le processus a été identique pour le départ de Wiltord, et, ces jours-ci, le départ d'un cadre historique, Grégory Coupet, n'a pas été facilité.

Outre l'arbitrage qui a été une cible permanente, tout au long de la saison, en des termes souvent accablants, les abonnés de Canal + ont, en mémoire, les vertes remontrances faites à Grégoire Margotton, qui avait eu le front de faire son travail de journaliste, en annonçant, lors de l'anté-pénultième journée de championnat qu'Alain Perrin ne serait plus l'entraîneur de l'OL l'an prochain. Reproches, leçon de morale, de journalisme et de déontologie, en présence non seulement du journaliste incriminé mais aussi de l'entraîneur en poste, pour finalement, un mois plus tard, licencier Perrin, auteur d'un doublé pour sa première année à Lyon, et embaucher Claude Puel.

Lyon est devenu un très bon club, personne ne dira le contraire, mais dans ses innombrables déclarations, JMA pourrait peut-être expliquer pourquoi il a "usé" cinq entraîneurs en sept ans, pourquoi des maîtres incontestés, comme Le Guen et Houllier, ont préféré partir, alors qu'un pont d'or leur était offert et que, dans le même temps, Manchester United, modèle européen que le président lyonnais rêve d'imiter, a gardé Sir Alex Ferguson depuis plus de vingt-deux ans. Le staff technique de l'OL serait-il une incontrôlable armée mexicaine ?

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