
Quand on lui rappelle l'épisode de la "Démocratie Corinthiane", dont Socrates était l'instigateur en pleine dictature brésilienne, Besancenot ne semble visiblement pas au courant. Il aurait pourtant pu lire cet excellent billet de Shourin Roy de Soccerblog, sur la lente destruction néolibérale des mythiques Corinthians de Saõ Paulo. Cette équipe qui défiait la dictature de la fin des années 70 en instaurant le principe "un homme une voix" à l'intérieur du club (joueurs + dirigeants) et qui jouait avec un maillot floqué "Democratie", aujourd'hui releguée dans les tréfonds du championnat brésilien après son rachat calamiteux par le très trouble fonds d'investissement MSI…

Agrandissement : Illustration 3

Besancenot apporte toutefois une anecdote au débat: «Je me souviens qu'en 1985, alors qu'il est présenté à la presse après avoir signé à la Fiorentina, il a surpris tous les journalistes qui lui demandaient ce qu'était pour lui l'Italie. Il avait répondu: Gramsci. Enorme…» Bien joué, l'anecdote est véridique. On en retrouve trace ici ou là, ou surtout là. On se rend même compte qu'il existe un blog de foot (énorme aussi) intitulé "Gramsci's Kingdom". Un titre qui fait écho à une citation dudit Antonio Gramsci, père du communisme italien et premier à s'autonomiser du socialisme soviétique: «Le football est un royaume de la loyauté humaine exercé au grand air». Tout est dit.
Ah non, tout de même, on ne peut pas quitter Besancenot sans le taquiner un coup sur le PSG dont il est supporter. Soupirs. «Joker. On n'a recruté personne pour l'instant? Bon, on ne change pas une équipe qui perd. Mais on continuera toujours à les supporter. C'est comme ça…» Bon allez, pour consoler Olivier, on se remet un coup de Socrates…