Dans le petit monde du livre, il existe deux types d'auteurs: ceux édités par des maisons d'éditions (plus ou moins prestigieuses) et les autres, qui sont obligés de s'auto-éditer. Pour ces derniers, le combat pour être reconnu n'est pas chose facile. Heureusement pour eux, Bernard Laurendin est là.
Si un auteur écrit, c'est avant tout pour le plaisir de raconter une histoire en jouant avec les mots. Mais, derrière le simple plaisir de l'écriture, il cherche aussi à faire vivre son histoire, à partager avec d'autres son point de vue... Un auteur écrit donc aussi pour être publié. Seulement voilà, le privilège de l'édition n'est pas accordé à tous les écrivains. Les critères de rentabilité qui dominent aujourd'hui notre monde subsitent dans celui de l'édition. Du coup, nombre de petits auteurs, inconnus du public, ne trouvent pas d'éditeurs. Quand ils croient vraiment à leur livre et qu'ils en ont les moyens, il leur reste une dernière option : l'auto-édition. Ainsi, ils financent eux même l'impression de leur ouvrage.
Le combat de ces auteurs auto-édités ne s'arrête pourtant pas là. Ils doivent ensuite trouver des libraires qui acceptent de les vendre et chercher à se faire connaître. C'est là que les salons littéraires interviennent. Pour ceux qui n'ont encore que peu de lecteurs, être présent sur un salon permet de faire découvrir leur(s) ouvrage(s).
Une journée pour séduire
Bernard Laurendin, un des fondateurs du Café littéraire de Metz (qui n'existe plus), souligne l'importance de "la notion de partage et de rencontre" pour tous les auteurs et plus encore pour les anonymes. Ayant eu l'occasion de rencontrer de nombreux auto-édités, il s'est laissé séduire par la "qualité de l'écriture de ces auteurs lorrains". Il a donc décidé de se battre pour qu'ils puissent trouver leur place sous le chapiteau de l'Eté du livre. C'est chose faite depuis quatre ans, il a obtenu du comité d'organisation quatre tables pour ses protégés. "J'aimerais en avoir plus, mais la place n'est pas extensible... Ils sont serrés comme des sardines, mais tout se passe toujours très bien". Le stand des auto-édités a selon lui beaucoup de succès. "Nos tables sont aussi visitées que les autres. Les contacts avec le public sont excellents et les auteurs vendent bien". En effet, à côté de la chance de participer à une manifestation littéraire d'envergure, les auto-édités bénéficient aussi d'un point de vente privilégié. Le salon leur offre une manne de lecteurs potentiels. Ils auront donc une journée pour les séduire. En effet, pour permettre à un maximum d'entre eux de participer à l'Eté du livre, Bernard Laurendin a du les répartir sur les trois jours. "C'est une chance pour eux d'être là. En plus, ça fait bien sur le CV", assure-t'il.
Pour Marc et Françoise Gicquiaud, fondateurs du site auteurs-éditeurs.com, les maisons d'édition, même si elles doivent répondre à des exigences commerciales, doivent aussi être des découvreurs. La présence d'un auteur sur un salon littéraire permet justement d'attirer leur attention. Bernard lui a dû auto-éditer ses trois premiers ouvrages avant d'être publié par les éditions Serpenoise. Preuve que "l'auto-édition n'est pas une fin en soi, seulement un moyen..."