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Extrait de « Dis, Papy, c’est quoi la crise ? »
Le chômage aussi est une forme de crise permanente puisqu’il n’y a pas assez de travail pour tous. Il va s’amplifier car on estime déjà à 25 millions le nombre de nouveaux chômeurs dus à la crise. À brève échéance, on ne créera plus d’emplois, si ce n’est le remplacement d’un poste sur deux de ceux qui partent à la retraite. L’avenir s’annonce sombre pour les jeunes. Ils ont du souci à se faire. Leurs parents aussi.
- Tu penses à nous, Papy ?
- Oui et non. Dans une dizaine d’année, on peut espérer que les conditions auront changé dans un sens positif. Après la crise… la reprise ! Cependant, rien ne sera comme avant. Depuis quelques années, les économistes, pour ne pas dire les Etats, ont tout misé sur le libre-échange, l’ouverture des frontières et la diminution, voire l’abolition des tarifs douaniers. Il était nécessaire de sortir du protectionnisme mis en place depuis les années trente. Mais cela s’est réalisé trop vite, créant un déséquilibre avec les pays émergents où les conditions sociales et salariales n’ont pas d’équivalence avec les nôtres. Combien de temps faudra-t-il pour qu’ils atteignent notre niveau de vie ? Vingt, trente ans, ou peut-être n’y arriveront-ils jamais. Chez nous, des pans entiers de l’industrie, de l’artisanat ont disparu en quelque vingt ans. Seule l’activité de service résiste encore, même si certaines tâches administratives et commerciales sont déjà sous-traitées à l’étranger. Un des remèdes à la crise, et plus particulièrement au chômage, peut consister à rétablir une dose de protectionnisme en limitant l’importation de certains produits.
- En les fabriquant à nouveau chez nous ?
- Pas impossible, car ces dernières années, les industriels ont délocalisé leurs usines dans les pays de l’Est, en Chine, en Inde notamment, où les salaires sont très bas, entre 50 et 300 euros par mois ! Plus aucun ordinateur ou une quelconque souris ne sont fabriqués en Europe ou aux Etats-Unis. Les multinationales et les importateurs s’en foutent carrément car leurs marges bénéficiaires sont encore plus conséquentes qu’avant. Le prix des Nike, des Reebok, fabriqués par des enfants du tiers monde, a-t-il baissé ?