Billet de blog 29 mars 2009

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Catherine Chabrun

Pédagogue, écologiste et militante des droits de l'enfant -

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Les droits de l’enfant existent mais tous ne le savent pas

En France, la situation des enfants et des jeunes se dégrade comme se dégrade la situation de millions de personnes. Le travail ne permet plus d’être protégé de la pauvreté et le chômage risque dans les mois à venir de se développer rapidement et avec lui le travail temporaire et partiel qui aggravera encore la précarité et la pauvreté.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En France, la situation des enfants et des jeunes se dégrade comme se dégrade la situation de millions de personnes. Le travail ne permet plus d’être protégé de la pauvreté et le chômage risque dans les mois à venir de se développer rapidement et avec lui le travail temporaire et partiel qui aggravera encore la précarité et la pauvreté. En ce début du 21e siècle, il y a des enfants mal nourris, mal soignés, mal logés, malmenés ou tiraillés par les conflits d’adulte, vivant dans la peur d’être expulsés ou séparés de leurs parents sans papier, exclus des activités culturelles et de loisirs ... Comment s’investir à l’école dans ces conditions ! Aujourd’hui, il y a des enfants et des jeunes qui errent dans la rue comme ils errent dans la vie. Hors des murs de l’école, hors des normes de la société, ils se réfugient dans un groupe de copains, puis dans une bande qui en entraînera quelques-uns dans la délinquance. Selon les statistiques de la chancellerie, ces enfants délinquants seraient de plus en plus jeunes et de plus en plus violents. Les statistiques prennent en compte les paramètres qu’on leur demande ou plutôt ignore ceux qu’on leur demande[1] ! D’ailleurs, peut-on encore parler d’enfants au vu de leurs actes délictueux !Le gouvernement dans son projet de « code des mineurs », pour s’abstraire de l’esprit de « l’ordonnance de 1945 » a remplacé le terme « enfant » par celui de « mineur », c'est-à-dire un majeur en miniature. C’est une manière de nier les particularités physiques et psychiques de l’enfant et pour la société de refuser d’assumer son obligation de protection. On ne considère plus les jeunes par ce qu’ils sont et par ce qu’ils peuvent devenir mais uniquement par ce qu’ils ont fait. La contention et la répression prévaut sur l’éducation et la transformation de la personne ! La France ne fait pas tout pour ses enfants. Elle est trop occupée à satisfaire les intérêts d’une petite partie de sa population et ceci au détriment du peuple et de ses enfants. Investir dans l’enfance c’est s’engager dans le long terme et ça ne rapporte pas de plus-value financière ! Pourtant il y a un texte ratifié par la France, la Convention internationale des Droits de l’Enfant, même s’il n’est pas parfait. Le 20 novembre 2009, nombre d’organisations fêteront le 20ème anniversaire de la Convention. Si ce jour doit être symbolique, il faut que cet anniversaire soit autre chose qu’une simple commémoration.La situation de l’enfance décline, certains de ses droits ne sont toujours pas respectés ou même ignorés.Educateurs, enseignants, parents, citoyens il est temps d’agir sur cette situation . Il y a des urgences : - vingt ans après, il est toujours nécessaire de faire connaître le texte de la Convention ainsi que ses conséquences, aussi bien aux enfants et aux adultes. Si les droits « protection » sont relativement bien connus les droits « liberté » le sont nettement moins ; - agir pour que les projets de loi, les différentes mesures, les réglementations soient en cohérence avec la Convention Internationale des Droits de l’Enfant ;- médiatiser les mises en œuvre de la Convention qui sont réalisées dans les collectifs d’éducation pour aider et former enseignants et éducateurs ;- lutter pour développer les droits liberté : les « droits à » (donner son avis, à participer, à l’expression, à connaître ses origines …).L’enfance, notre humanité en devenir, modèlera la société de demain. Si l’enfant est de même nature que l’homme, il doit pouvoir tout en grandissant, en jouant, en apprenant, découvrir et exercer les libertés énoncés dans les Droits de l’homme et être acteur de sa vie et associé aux décisions le concernant. Le chemin est encore long à parcourir !De nombreuses organisations, des mouvements pédagogiques et d’éducation populaire[2] ont des actions concrètes à présenter et à proposer et le désir permanent d’améliorer la situation de l’enfance.Il faut les soutenir !

[1] Lire la Note statistique de (re)cadrage sur la délinquance des mineurs, de L.Mucchielli, revue JDJ n°281

[2] ICEM-Pédagogie Freinet , CEMEA, Francas, OCCE, DEI, FCPE, ADT-Quart monde, RESF, etc.

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