Billet de blog 25 mars 2014

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Deux coups de cuiller à Pau

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Illustration 1

Les commentaires vont bon train après le premier tour des municipales, ils sont cursifs. Un peu trop sans doute.

 Il paraitrait que l'expression en deux coups de cuiller à pot viendrait en fait de l'accouchement d'Henri IV qui se se serait fait en deux coups de cul, hier, à Pau. Expéditive, sa mère Jeanne d'Albret était une femme d'action. Bonne raison pour parler de Pau.

 C'est donc rapidement que l'on a commenté le brillant score de François Bayrou nouveau roi de Navarre. Cuisante défaite du Parti Socialiste qui va perdre, à coup sûr,  une mairie détenue depuis 43 ans ! Et renaissance du sphinx François. Futur premier ministre du futur président de la République Alain Juppé, après avoir échoué à être celui de François Hollande.

 Si je me permets d'analyser le scrutin de Pau c'est qu'il concerne un personnage considérable. Mais y-a-t-il effectivement une Bayroumania à Pau?

 Première constatation :

 -nombre d'inscrits en 2008 : 52 482, en 2014 : 53317

- Suffrages exprimés en 2008 : 34 191, en 2013 : 30 462.

 Donc forte augmentation du total des abstentionnistes et des bulletins blancs ou nuls.

 Ensuite voici le tableau détaillé des résultats des élections de 2008 et 2013 :

 Election 2008 :

                                                                     1er tour                     2eme tour

                            Martine Lignères PS :       11 581    33,87%      14 316   39,76%

                        François Bayrou Modem      11 149    32,61%      13 974   38,81%

                         Yves Urietta UMP, ex PS        9 505   27,80%        7 713   21,42%

                          Schatz NPA                           1 956    5,72%      

                                                                      34 191                      36 003

                             Total gauche                      13 537   39,59%       14 316  39,76%

                             Total droite & centre :       20 654   60,41%       21 687  60,24%

Election 2014 :

                                             David Habib PS :       7850   25,77%

                                   François Bayrou Modem :   12 749 41,85%

                                   Yves Urietta, divers droite :    4024  13,21%

                                           De Patchère FN :            2 054   6,74%

                                     Euridyce Bled, EELV :         1629    5,35%

                                     Dartigolles  PC :                    1621   5,32%

                                    Medhi Jabrane, diversité :         535   1,76%

                                                                                  30 462

On constate qu'en 2008 la Gauche arrivait à peine à 40% des voix. En 2014 à un peu plus de 38% si on inclut le candidat des « quartiers ». Donc un effondrement très relatif de la Gauche dans son ensemble de 2%.

 De fait la chute de la Gauche était inscrite dans l'élection de 2008 et elle n'a dû alors sa « victoire » qu'à la désunion de l'UMP et du centre (Modem). Il n'y avait pas de candidat FN en 2008.

 Si l'on totalise les voix de droite et du centre, elles représentent un peu plus de 60% en 2008 et un peu moins de 62% en 2008. Un petit gain de moins de 2%.

 La ville de Pau n'est pas un bastion historique de gauche. 43 ans de mairie PS sont, en fait, 37 ans de mandat dus à la seule personnalité d'André Labarrère, maire PS très modéré aux positions politiques plus centristes que de gauche, homosexuel déclaré opposé au mariage gay ! Et nombre de colistiers de Labarrère sont d'aileurs rapidement passés à droite ou au centre : Josy Poueyto et Yves Urietta sont les plus connus.

 Elue au bénéfice d'une triangulaire Martine Lignères Cassou n'a pas bénéficié du même engouement que Labarrère. Consciente de cet échec elle a passé le relais à un battant, David Habib, plus grand gueule...mais qui n'a pu rallier à lui, au premier tour, le PC et EELV. Donc échec importance du PS, mais échec restreint de la gauche dans son ensemble.

 Mais, de grâce, pas de raisonnement binaire, cela ne signifie pas triomphe éclatant de la droite ! Droite et centre, FN compris, sont passés de 20 654 voix en 2008 à 18 827 en 2013 alors que le nombre d'inscrits a augmenté. On est loin d'une Bayroumania. Comme on dit vulgairement, un simple coup de cul, de chance, pour le malheureux François. On est en face d'une simple redistribution des cartes par les partis politiques, morcellement à droite en 2008 = défaite à droite, morcellement à gauche en 2013 = défaite à gauche. Même cause, même effet.

http://www.canalplus.fr/c-divertissement/c-le-petit-journal/pid6515-l-emission.html?vid=1042511#pid6515-l-emission.html?vid=1042511&_suid=139577268280309119203864367784

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