La chamane et l’apicultrice : la cacique Tanoné du Brésil à Maubourguet

Cacique Tanone, cheffe de tribu
et médecine-femme engagée

 Cacique Ivanice Pires Tanoné est la première femme cheffe du peuple Karixi-Xoco originaire de l’Algoas dans le Nordeste au Brésil. Et l’une des rares leader autochtone au Brésil. Ce mode de chefferie se pratique en veillant au respect de la nature et de ses ressources à travers des rituels dédié au « Grand esprit » et à « Terre-Mère ». Ivanice Tanoné est également maîtresse de chants, femme-médecine et gardienne du savoir ancestral. Elle est aussi charismatique, tenace, et politique quand elle se bat (depuis plus de trente ans) pour la double sauvegarde des droits de son peuple, des arbres, de la forêt et des rivières. Elle milite pour une déclaration des droits de la « mère-nature ». Elle sera accompagnée de son fils shaman Ururay qui l’accompagne dans sa croisade écologique.

 Tous deux sont en tournée européenne pour venir alerter sur la déforestation au Brésil et la condition des peuples autochtones confrontés à des enjeux écologiques, géopolitiques, spirituels considérables. Des enjeux qui nous concernent maintenant directement.

 Cacique Tanoné a souhaité rencontrer Catherine Flurin connue elle aussi pour son engagement à travers les abeilles et l’apiculture douce.

Catherine Flurin, cheffe d'entreprise
et apicultrice en Bigorre

 Catherine Flurin est apicultrice originaire de Cauterets et descendante d’une famille de soignants et de médecins. Elle a gardé la fibre et l’intention du soin tout en développant une activité d’apiculture depuis près de quarante ans. Elle aussi est cheffe, mais d’une entreprise installée à Maubourguet dans les Hautes-Pyrénées du nord, véritable ruche de 80 personnes où elle développe des produits et une action reconnus de part le monde.

 L’apicultrice Catherine a plus d’un point commun avec la chamane Ivanice Tanoné. Elle aussi a une action d’ambassadrice de la nature à travers les abeilles en ayant participé à l’invention de l’apiculture douce et bio.

Cathrine Flurin est très proche des cultures chamaniques, dont elle comprend intimement le sens et les enjeux dans le monde d’aujourd’hui. Sans doute du fait de sa proximité avec les abeilles qui l’ont elles-mêmes initiée par leur « chant » qui est une vibration et une énergétique tout à fait particulière qu’elle transmet elle-même.

Pour une nouvelle culture
de la nature et des abeilles

 Les abeilles ont toujours tenu un rôle de premier plan dans le vécu humain. On trouve des traces d’apiculture dès la préhistoire sous la forme de peinture rupestres qui montrent probablement les premiers apiculteurs. Certains considèrent même que le chamanisme apicole est l’une des plus anciennes formes de chamanisme.

 Au XIXe siècle les abeilles sont observées et célébrées par la culture occidentale pour leur capacité de travail, leur abnégation et leur modèle social qui a inspiré le capitalisme naissant.

 Mais le XIXe et le XXe siècle vont renouer aussi avec d’autres dimensions de l’abeille sur le plan de la mythologie et de l’énergétique. Par exemple avec l’anthropologue Claude Levi Strauss et son étude sur les mythologies croisées du miel et des cendres. Ou encore Rudoplh Steiner, le fondateur de la biodynamie, qui renoue dès les années 20 avec les dimensions énergétiques et  cosmologique de l’abeille qu’il compare au quartz : « L’abeille est constituée par cette même force qui est dans la terre et qui donne sa force au quartz. ».

Steiner a également une perception visionnaire des abeilles dans leur rapport à la lumière : « La lumière provoque chez les abeilles des effets chimiques qu’elle ressent très fortement. ». Ce qui fait actuellement l’objet de recherches scientifiques de pointe. Il a aussi alerté sur certaines pratiques apicole et la fragilité d’un système qui selon lui « ne durerait pas cent ans »…

Soigner avec abeilles

« Soigner avec les abeilles » est le titre de la rencontre. Il renvoie aux pratiques de l’apithérapie qui a probablement été parmi les premières médecines. Sans doute bien avant l’antiquité et les témoignages concernant l’Egypte ancienne où la Grèce avec Hippocrate qui vente les bienfaits du miel. Ne dit-on pas aussi que l’acupuncture chinoise aurait été mise au point en observant les abeilles ?

L’apport des abeilles est loin de se limiter au miel. Il concerne aussi la gelée royale et la propolis avec ses propriétés anti-infectieuses et anti-inflammatoires notoires. Mais il y a bien d’autres manières de soigner avec les abeilles qui sont pratiquées dans nombre de cultures, comme respirer l’air de la ruche ou s’allonger dessus pour bénéficier des vibrations. Sans parler de l’apipuncture. Catherine Flurin a dévelopé quant à elle un yoga des abeilles « une pratique holistique qui s’inspire des mouvements, de l’énergie et de la sagesse des abeilles.».

Autant de pratiques qui représentent un horizon incontournable pour la nouvelle médecine qui arrive, une éco-médecine qui se situera nécessairement à la croisée de la médecine conventionnelle et des médecines dites douces ou traditionnelles.

Au programme de la rencontre
le lundi 18 septembre à 20 h 30
à la miellerie Ballot-Flurin

Au cours de cette conférence exceptionnelle, Cacique Tanoné et chaman Ururay partageront avec le public des pratiques millénaires de rituels sacrés, transmettant les enseignements des ancêtres qui ont été préservés de génération en génération.

Au programme : chant d’ouverture, rituel de bénédiction du groupe, conférences et échanges, chant de fermeture, suivis d’une séance de dédicaces de Tanoné et Catherine Flurin.

Entrée sur inscription, avec participation libre au profit du premier village autochtone construit dans la banlieue de Brasilia.75 place Lagardère 65700 Maubourguet

 Pour s’inscrire :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfViJzXNAzex2U5t65uL3kDNclazSZX37MWepwBGReOZXXI7w/viewform

Pascal Pique