Réapparition de « Madonna à Lourdes » à l’abbaye de St. Sever de Rustan

« Madonna à Lourdes » va faire une réapparition à l’abbaye de St. Sever de Rustan. Ce court métrage des frères Larrieu raconte l’errance d’une jeune femme qui arrive à la gare de Lourdes avec une vierge jaune d’1,70 m.  Pendant tout le film elle transporte la sculpture sur un diable pour lui retrouver une place parmi les étals de bondieuseries, les néo-grottes et autre paradis artificiels. Mais c’est dans la nature même que la vierge terminera son périple.

 Ce film tient une place particulière dans le parcours des frères Larrieu, natifs de Lourdes et considérés parmi les meilleurs cinéastes français et européens. « Madonna à Lourdes » étant un véritable petit bijou de cinéma naturaliste et intimiste très touchant par la grâce naturelle qui en émane.

Le court métrage sera diffusé à 21 h en 1^ère partie d’une soirée « cinéma sous les étoiles du cloître » consacrée à la sauvegarde du patrimoine, avec la projection du film « Notre Dame brûle » à 21 h 30, en partenariat avec le cinéma l’Europe de Plaisance du Gers.

 Le grand retour de la vierge jaune

 Le film « Madonna à Lourdes » a la particularité d’avoir été conçu à partir d’une sculpture d’art contemporain crée 1987 par l’artiste allemande de renommée internationale Katarina Fritsch, issue de la collection du FRAC (Fond Régional d’Art Contemporain), Nouvelle Aquitaine Méca.

 Une sculpture intitulée « Madonna » dont le titre a été repris par les cinéastes, qui est présentée actuellement dans l’abbatiale de ST. Sever pour l’exposition «Art & méditation » dans le cadre du projet « ELixirs, ART Ecologie en Val d’Adour ».

Pour cette exposition la vierge jaune a été placée dans une niche au fond de l’abside, juste derrière l’autel d’où elle rayonne sur toute l’église. Comme si elle avait toujours été là. Issue d’un bibelot acheté à Lourdes par Katarina Fristch dans les années 80, l’effigie de la vierge a été élevée au rang d’œuvre d’art en série illimitée à la manière du pop art.

Elle n’en aurait pas perdu pour autant son aura, puisque dans une certaine mesure, il a été question pour l’artiste de la resacraliser en lui conférant le statut d’œuvre d’art. Tout en la rechargeant de nouvelles intentions.

En réassociant la sculpture de Katarina Fritsch au film des frères Larrieu le temps d’une projection, Madonna réincarne toutes ses dimensions, à la fois en tant qu’œuvre contemporaine, héroïne de cinéma et statue votive. Elle émarge sur d’autres plans aussi.

 La rencontre de la vierge et de la chamane …

 A travers l’exposition Elixirs, elle prend même une dimension supplémentaire et nouvelle dans son association avec une autre œuvre d’art contemporain qui a été placée à l’entrée de l’église. Il s’agit d’une sculpture de l’artiste française Virginie Barré, intitulée Time after Time issue de la collection du FRAC Occitanie. Elle représente une chamane amérindienne en position de méditation, les mains tendues dans lesquelles reposent sa propre effigie. Comme si la chamane était face à sa propre apparition.

La chamane amérindienne ne fait pas l’aumône à l’entrée de l’église de Saint-Sever-de-Rustan. Elle retrouve seulement sa juste place dans le panthéon des figures natives et primordiales de la spiritualité mondiale. Fûssent-elles animistes et polythéistes. Adepte des rencontres avec les mondes invisibles, Virginie Barré a également voulu rendre hommage à travers cette effigie à Hilma af Klint (1862-1944), peintre médiumnique pionnière de l’art abstrait qui vient juste de retrouver sa place dans le panthéon des avant-gardes avec une grande rétrospective au Musée Guggenheim à New-York.

 … en hommage à l’éternel féminin

A travers le vis-à-vis des effigies de la vierge occidentale et de la chamane amérindienne, qui dialoguent  à travers toute l’église, ce qui s’expose ici renvoie à la question d’une spiritualité décolonisée et réconciliée.

En hommage aussi au féminin de l’éternel pour compenser la perte d’aura qui caractériserait nos civilisations. Ce à quoi contribuent à leurs différents niveaux les artistes comme Hélène Fillière qui incarne l’héroïne du court métrage, Katarina Fritsch, les frères Larrieu ou Virginie Barré.

Ce qui participe également du développement d’une écologie de l’esprit, telle que l’envisageait le philosophe Gregory Bateson pour réarticuler les processus mentaux aux questions environnementales. C’est l’une des dimensions importantes du projet Elixirs ART Ecologie en Val d’Adour.

Pascal Pique
Directeur artistique du projet Elixirs

Elixirs ART Ecologie en Val d’Adour
Expositions, performances, rencontres, ateliers

Programme jusqu’au 17 décembre

Prochains événements

Yoga des abeilles
à L’Hospital de l’abeille blanche, centre d’art apicole à Maubourguet
le 15 septembre de 15h à 17h.

Conférence de l’artisteTiphaine Calmette
à l’Écocentre Pierre etTerre à Riscle,
29 septembre, 18h

1ères rencontres Elixirs, Art&cologie,
Écocentre Pierre et Terre à Riscle,
28 et 29 octobre

Performance médiumnique de Philippe Deloison,
Musée archéologique de Maubourguet, 3 novembre, 18h

Rencontre au pied de l’orgue,
Église de Plaisance du Gers, 17 décembre à 17h

Élixirs est un projet, issu d’une volonté des élus du PETR du Pays du Val d’Adour, afin de développer une offre structurante d’envergure en matière culturelle, patrimoniale, touristique et écologique. À ce titre, Élixirs a aussi pour objectif de développer une activité toute l’année à l’échelle du Pays du Val d’Adour. Le projet Élixirs est porté par l’Office deTourisme Cœur Sud-Ouest Marciac, Madiran, Saint Mont.

Le livret guide de visite des expositions et événements Elixirs est disponible sur les sites ou sur demande auprès de :

info@coeursudouest-tourisme.com

adresse valable pour les inscriptions aux événements et ateliers