Par Sujo-Habla
13 octobre 2010, à Nantes : conférence-débat sur le thème « Statistique publique et démocratie ».
20 octobre 2010, presque partout dans le monde sera organisée la « journée mondiale de la statistique » (une recherche sur internet fait sortir ce jour au 2e rang une initiative des statisticiens congolais).
Statistique publique et démocratie : toutes les apparences d'une évidence indiscutable. Et si l'on questionnait le maillon faible, le petit mot « et » ? Pourquoi une conjonction de coordination, là où d'autres symboles seraient envisageables, voire plus adaptés encore ?
Pourquoi ne pas remplacer « et »par « = » ? Et pourquoi ne pas aller jusqu'à « Statistique publique = plus de démocratie » ?
Brisons là, vieux statisticien ratiocineur !
Ce mot de solidarité me vient donc à l'occasion du jour mondial de la statistique publique pour des collègues connus ou inconnus. Salut à vous sur les rives lointaines du Pool entre Brazzaville et Kinshasa ! Salut à vous dans tant d'autres pays, vous qui trimez sur la même galère et pour des fins comparables, parfois dans des conditions insupportables et inadmissibles !
Salut à vous et amitié fidèle, pour vous autres en France, mes anciennes et anciens collègues et camarades de travail, qui luttez aujourd'hui contre de forts vents contraires, que d'autres décriront mieux que moi !
Car ils ne manquent pas chez-nous les pouvoirs politiques, administratifs et économiques qui voudraient bien mettre un signe - (« moins ») là où la société aurait tant besoin de plus et de mieux, en termes de connaissance et de compréhension d'elle-même et pour elle-même, dans la radicale diversité des opinions et des forces qui la travaillent.
Ils le font avec un étonnant esprit de système, au nom de concepts aussi contestables ou abscons que la « sur-extension » de la statistique publique (qu'est-ce à dire, et au regard de quelles missions peut-on juger le système en sur-extension ?) ; d'autres réclament à grands cris des « priorités négatives », censées désigner les domaines voués à l'abandon pour faire face aux énormes besoins d'information statistique formulés de toute part ; par ailleurs, tous doivent sacrifier (ou croient devoir consentir à sacrifier) des effectifs importants à la hache de la RGPP (révision générale des politiques publiques), ce triste lot commun à l'ensemble de la fonction publique ; enfin, ils préparent docilement des démembrements violents d'équipes existantes, pour complaire à des foucades extravagantes tombées du sommet de l'État, de nature à ébranler et fragiliser davantage encore l'ensemble du système statistique public. Mais n'est-ce pas finalement le but recherché ?
Salut à vous et amitié, salut à toi + toi + toi + ... + toi, chères et chers anciens collègues à qui je souhaite de tout cœur de pouvoir accomplir pleinement la mission de service public de démocratie pour laquelle vous êtes attendus.
Bonne chance à toi et toi, bonne chance à vous et donc bonne chance à nous tous !
Par conséquent, bonne chance à la démocratie !