Il fut un temps pas si lointain, dans les années 1960, où l'équipe de France de football peinait à se qualifier pour les phases finales de la coupe du monde ou du championnat d'Europe des nations, ou ne se qualifiait pas, et où la seule consolation des supporters français était de voir un arbitre français parmi les sélectionnés. Désormais c'est le contraire. Depuis 1998, l'équipe de France est dans tous les coups, mais plus un seul arbitre international digne de ce nom à l'horizon.
Ainsi dans cet euro 2008 helvético-autrichien, il y a aura douze arbitres, mais aucun de ceux qui officient ou sévissent, selon l'angle de vue, dans le championnat de Ligue 1. Et les horizons identitaires et professionnels sont variés.
On retrouve un belge, un allemand, un suédois, un espagnol, un slovaque, un norvégien, un italien, un grec, un hollandais et les deux régionaux de l'étape, un suisse et un autrichien. Rappelons que, selon les règles de l'UEFA et de la FIFA, un arbitre ne peut se voir désigné contre la sélection de son propre pays, ni comme arbitre de champ, ni comme assistant. Les professions représentées sont assez étonnantes : deux chargés de relations publiques, un directeur de conservatoire, un chef d'équipe, un comptable, un enseignant, un psychologue, un contremaître, un directeur d'hôpital, un agent de voyages et un policier. Il en manque un à l'appel, l'arbitre de la confédération helvétique, dont la fiche personnelle précise qu'il est propriétaire. On ignorait, à ce jour, que ce fût une profession, ce qui laisse le champ libre à tous les abonnés au gaz. Parmi les sélectionnés pour le rôle peu attractif de 4ème arbitre figurent un croate, un portugais, un polonais, un islandais, un hongrois, un slovène, un écossais, et, enfin ! ô surprise un français, Stéphane Lannois, dont les chances d'intervenir sont minces puisqu'elles présupposent que ses trois collègues titulaires se blessent ou glissent dans l'escalier d'accès au terrain.