Lorsque l'avant-centre de l'équipe d'Allemagne a marqué son premier but contre la Pologne, le commentateur hautement avisé qu'est l'ancien joueur, relativement médiocre du reste, recruté par M6, nous a informés sur le ton de la confidence de celui qui vient de décrocher un scoop à la sortie du conseil des ministres : "Il ne manifeste pas sa joie, parce qu'il est né en Pologne." Fichtre ! Quelle info !
Et si le plus important n'était pas seulement le respect des ancêtres ou des ex-compatriotes, mais tout simplement le respect de l'adversaire. Parce que le mot respect est beaucoup utilisé dans les "micro-pelouse" d'avant ou d'après-match, mais rarement mis en pratique.
Mais quand donc les footballeurs professionnels cesseront-ils ces grappes humaines indécentes, ces index tendus vers la touche ou la tribune, et dont on ne sait pas très bien ni ce qu'ils signifient ni à qui ils s'adressent - bien heureux qu'il n'utilisent pas le majeur -, ces coups de poing répétés sur la poitrine et plus particulièrement sur le coeur, ces courses frénétiques et grotesques, cette volonté affichée de montrer que le nom figure au dos du maillot, que le même maillot a été mouillé ?
Si seulement ils optaient pour la mesure, la sobriété, et surtout pour la réflexion, puisqu'un but peut toujours être suivi d'un but de l'adversaire qui remet tout en cause et qui rend encore plus ridicules les danses, les gestes inconsidérés, et le rituel du footballeur moyen. Attendons la fin de cet Euro et rêvons un peu...