
Malgré Sarkozy et de Villiers, Ankara intègre le G8 de la zone Euro… Membres de l'UEFA depuis 1962, les Turcs ajoutent dans le foot continental ce supplément d'âme des peuples fiers qui se sentent mal aimés. C'est tout aussi rugueux que cela peut être génial. Fort comme un Turc. Ça peut retourner un match en cinq minutes et se qualifier en quart grâce à un but sublime de maîtrise, façon feu-Thierry Henry. Mais ça peut aussi se faire exclure son goal à deux minutes de potentiels tirs de barrage.
Et puis il y a un truc turc assez cru: ils s'en foutent de gâcher l'ambiance. Lors de l'Euro 2000, ils sortent les organisateurs belges en poules, comme ils viennent de le faire avec les hôtes helvètes ce coup-ci. Lors du Mondial 2002, ils chourraient la médaille de bronze aux Coréens à domicile… Incorrigibles, mais tellement bons.
Cette demi-finale de coupe de monde asiatique m'avait valu à l'époque un an de respect auprès de mes potes de fac, ayant couché les Turcs dans dernier carré sur la feuille de pronostic. Et cette année, ils me permettent de virer bien placé dans la dernière ligne droite du "concours de prono" organisé avec mes ex-collègues. Alors vive Nihat! Et vive Atatürk, qui a orienté le regard de son pays vers l'Occident et sans qui sans doute on n'aurait pas pu hurler devant ce Tchéquie-Turquie de toute beauté… Et ça, Sarkozy et de Villiers ne pourront pas nous l'enlever.
Preuve supplémentaire que la Turquie est une chance pour les Français question football. Accueillir Pascal Nouma, en faire un attaquant culte du Besiktas Istanbul et le transformer en star de cinéma, y a que le Bosphore pour faire aussi fort…