Billet de blog 27 juin 2008

Jean-Louis Legalery (avatar)

Jean-Louis Legalery

professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

Abonné·e de Mediapart

Les suffixes -agne éliminent les suffixes -ie

Une finale Allemagne-Espagne, franchement ce n'était sans doute pas la cote la plus élevée chez les bookmakers, mais, d'un point de vue strictement linguistique, c'est intéressant.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une finale Allemagne-Espagne, franchement ce n'était sans doute pas la cote la plus élevée chez les bookmakers, mais, d'un point de vue strictement linguistique, c'est intéressant. Deux suffixes –agne s'affrontent, après avoir éliminé deux suffixes –ie. Il s'agit de la transformation phonétique puis graphique du suffixe latin –ia. Le radical germanique alamann a été latinisé en alamannus (l'habitant donc), puis, par dérivation, a engendré alamania (la pays), étendu ensuite à tous les peuples de Germanie. L'extension n'a pas été sans mal ni conflit entre germains et allemands, ce qui a donné naissance à l'expression "querelle d'allemands". Le cheminement est le même pour Espagne, qui est, à l'origine, Hispania.

Russie et Turquie ont aussi cheminé depuis le suffixe latin –ia, mais dans une trajectoire apparemment plus simple. Mais les variations et les dérivations sont légion, on aurait donc pu avoir, en finale de cet Euro 2008, l'Empire de la Sainte Russie contre l'Empire Ottoman, ce qui eût été spectaculaire et prometteur au niveau du jeu. Mais ne boudons pas, cette finale entre les Ibères et les Prussiens ne sera pas mal non plus. Quant à la Gaule, il y a déjà quelque temps qu'elle est repliée, et il est fortement question d'envoyer son chef dans la fosse aux lions.

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