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Billet de blog 9 décembre 2013

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Les jeunes sont contre

Pendant que le SPD tente de convaincre ses membres pour qu’ils avalisent le Contrat de Coalition, l’organisation des jeunes du SPD (Jungsozialisten) a rejeté ce contrat lors de son congrès à Nürnberg. En même temps, 50 jeunes élus de la CDU se sont également prononcés contre ce contrat. Cette Grande Coalition sera donc une «coalition des vieux», rejetée par les jeunes dans les deux camps. On ne pouvait imaginer un moins bon départ pour ce nouveau gouvernement.

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Pendant que le SPD tente de convaincre ses membres pour qu’ils avalisent le Contrat de Coalition, l’organisation des jeunes du SPD (Jungsozialisten) a rejeté ce contrat lors de son congrès à Nürnberg. En même temps, 50 jeunes élus de la CDU se sont également prononcés contre ce contrat. Cette Grande Coalition sera donc une «coalition des vieux», rejetée par les jeunes dans les deux camps. On ne pouvait imaginer un moins bon départ pour ce nouveau gouvernement.

Illustration 1
Est-ce que W. Brandt aurait voté "Oui"? © ej / kl

La nouvelle chef des «Jungsozialisten» Johanna Ueckermann a critiqué le contrat, tout en réitérant le postulat d’une coalition avec Die Linke et les Verts. Mais pour cela, il est déjà trop tard, les vieux crocodiles du pouvoir ayant déjà fait leur deal. Sigmar Gabriel, venu tenir un discours au congrès de Nürnberg, n'avait que peu d'arguments pour cette coalition envisagée et s'est donc limité à des platitudes du genre: «Un refus de ce contrat n'apportera pas plus de justice dans le pays, mais moins de justice pour 5 millions d’Allemands».

Pendant son discours, de jeunes militants du SPD ont brandi des pancartes pour protester contre cette coalition. Pour Ueckermann, «il manque trop d’éléments importants pour établir une société juste.» Les jeunes social-démocrates auraient voulu augmenter les impôts pour les plus fortunés et critiquent une politique d’immigration trop restrictive. Pour elle, la vraie alternative serait un gouvernement rouge-rouge-vert, ce que Gabriel a immédiatement refusé : «Avec Die Linke, il n’est pas possible, à l’heure actuelle, de former un gouvernement fiable.» Dommage qu’il n’ait m Dommage qu’il n’ait même pas cherché à discuter avec Die Linke.

En parallèle, un groupe de 50 jeunes élus de la CDU a publié un manifeste qui critique également ce contrat de coalition. Pourtant, dès lundi, un «petit congrès» de la CDU donnera son feut vert à cette coalition, la CSU bavaroise l’a déjà avalisé.

Les jeunes conservateurs craignent que cette coalition demande trop aux générations futures, surtout dans le domaine des retraites. Dans le papier intitulé «Prendre aujourd’hui les bonnes décisions pour 2017», ils demandent une nouvelle orientation du parti et expriment le souci «que le programmes de retraites puisse mettre en péril les acquis des 15 dernières années». Toutefois, cela ne changera rien à l’approbation pour cette coalition que la CDU votera cette semaine.

On pourrait presque croire que la politique soit aussi un problème inter-générationnel. Tandis que les vieux chefs des partis ont tout fait pour se partager le gâteau du pouvoir, les jeunes militants de tous les camps se concentrent davantage sur les contenus et les dossiers. Ce qui donne un peu d’espoir pour les scrutins à venir –dès que la génération des Merkel Gabriel, Schäuble, Seehofer et Cie. prendra la retraite, on peut s’attendre à une génération d’hommes et de femmes politiques qui s’intéresse un peu plus au pays et un peu moins au pouvoir personnel. Les signataires du manifeste des jeunes conservateurs l’ont écrit clairement : «Pour un succès pérenne de la CDU, il serait important que de jeunes têtes gagne en profil au sein du parti et dans les parlements.»

Conclusion : même avec cette Grande Coalition, il reste de l'espoir. L’espoir que la prochaine génération de dirigeants puisse mener une politique moins marquée par les intérêts personnels, mais plus orientée sur les grands défis de notre époque.

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