Dimanche 22 septembre, les Allemands sont invités à élire le Bundestag qui lui, élira ensuite le nouveau chef du gouvernement allemand. Si pendant longtemps, une victoire de la chancelière Angela Merkel semblait acquise, la situation a changé ces deux dernières semaines.

Sur la ligne d’arrivée, les partis de l’opposition refont du terrain, tandis que les libéraux du FDP mendient ouvertement pour obtenir des «Leihstimmen» de la CDU, donc des «votes prêtés» pour assurer le franchissement de la barre des 5% des votes, condition pour pouvoir former un groupe dans le prochain Bundestag. Même si la CDU refuse officiellement cette pratique, elle la soutient au moins tacitement, car sans son «partenaire junior», Angela Merkel pourrait se retrouver sans majorité.
Derrière les coulisses, les grands partis préparent déjà la «Grande Coalition» CDU/SPD. Celle-ci sera facile à mettre en oeuvre, il suffira de limoger le candidat SPD Peer Steinbrück qui avait declaré de ne pas accepter un poste dans un gouvernement conduit par Angela Merkel – la voie s’ouvre donc pour un «remake» de la Grande Coalition Merkel-Steinmeier.
Pour le FDP, ce sera juste. Les libéraux jouent leur survie politique et ont un vrai problème de personnel. Si le chef du parti Phillip Rösler manque de carrure, le candidat du FDP Rainer Brüderle se comporte comme un anachronisme ambulant, un homme politique issu d’une autre époque qui représente aussi des valeurs d’une autre époque. Si le FDP allait louper les 5%, la chancelière aura un vrai problème et les libéraux auraient du mal à revenir dans l’actualité politique. Les libéraux doivent également envisager de perdre des votes au nouveau parti «AfD» qui cherche son électorat dans le même groupe cible - même si les sondages ne voient pas ce parti euro-sceptique au Bundestag, personne n'est à l'abri d'une surprise dimanche.
Les Verts se battent pour franchir les 10%, victimes d’une campagne médiatique contre son candidat Jürgen Trittin. Les Die Linke, en la personne du charismatique Gregor Gysi, ne cessent d‘envoyer des signaux au SPD et aux Verts – car mathématiquement, il est tout à fait envisageable qu’une majorité à gauche de la CDU se dessine. Mais est-ce que les partis de la gauche réussiront à surmonter leur concurrence ? Rien n’est moins sûr – mais le SPD doit aussi faire attention. Si jamais les électeurs du SPD allaient se rendre compte qu’ils élisent Angela Merkel en votant pour le SPD, les socio-démocrates pourraient connaître d’autres problèmes par la suite.
Dimanche, à 18 heures, lorsque arriveront les premiers prognostics, le suspense sera au rendez-vous. Toute l’Europe a le regard tourné vers Berlin, car une bonne partie de la politique européenne dépendra aussi des résultats de ce scrutin. Dès dimanche, euroJournal couvrira les élections depuis Berlin !