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Billet de blog 17 octobre 2016

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« LaPrimaire.org » entre dans sa phase chaude…

L’élection primaire citoyenne rassemble déjà plus de 65 000 personnes qui entendent désigner un candidat ou une candidate aux élections présidentielles de 2017. Fort de la conviction que les partis traditionnels ne sont plus en mesure de proposer les solutions nécessaires aux problèmes d’aujourd’hui, cette initiative citoyenne, sous le nom de LaPrimaire.org, mérite attention.

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Illustration 1
Philippe Mazuel, candidat à LaPrimaire.org © privé

Philippe Mazuel, vous êtes l’un des 13 candidats à la « primaire citoyenne » sur « LaPrimaire.org » - déjà plus de 65.000 personnes adhèrent à cette démarche citoyenne, donc plus d’adhérents que certains partis politiques établis. Est-ce que cet engouement pour une autre voie politique vous surprend ?

Philippe Mazuel : Nos concitoyens n’ont plus confiance dans les partis politiques traditionnels et dans leurs représentants au niveau national car ils leur donnent l’impression de « faire carrière » plutôt que de servir la collectivité. Mais comme, néanmoins, les Français continuent d’aimer la politique, ils cherchent une autre voie. La nature ayant horreur du vide, des initiatives citoyennes sont apparues, notamment LaPrimaire.org. Je pense qu’elles ont un bel avenir. 

Pourquoi avoir choisi de vous engager dans cette élection primaire ? Quel est votre propre histoire et famille politique ?

PM : En tant que fondateur et animateur d’un parti européen transnational, PACE (PArti des Citoyens Européens), j’avais décidé en 2015 d’être candidat à l’élection présidentielle, notamment pour défendre le projet d’Europe politique attaqué de toutes parts. Entre temps, Thibauld Favre et David Guez ont lancé LaPrimaire.org et j’ai trouvé cohérent avec le nom même, et la raison d’être de PACE, de soutenir cette initiative citoyenne innovante en y participant.

J’ai été élevé dans l’ombre du général De Gaulle puisque ma mère a rejoint la France Libre, à Londres, à l’âge de 17 ans (décembre 1942). Mais mon premier engagement politique a été d’adhérer à Marseille, à 16 ans, au Mouvement Fédéraliste Européen. 15 ans plus tard, au terme de ma carrière d’officier, j’ai rejoint l’entourage de Laurent Fabius pour y travailler sur les questions de défense et suis devenu maire-adjoint PS d’Abbeville, chargé du développement économique (1989-1995). Mais mon enthousiasme européen étant toujours très vif, j’ai créé le 9 mai 2007, à Bruxelles, un parti transnational, PACE. Pour résumer, je suis un Européen gaullien très sensible à l’environnement et à la solidarité. 

Dans votre programme, vous appelez à la création d’une « République européenne » qui compterait 260 millions d’habitants. Selon nos calculs, l’Union Européenne compte 500 millions de citoyens et citoyennes – qui manquerait à l’appel pour cette « République européenne » ?

PM : La « République européenne » sera un ensemble politique puissant avec une politique économique commune (l’euro, bien sûr, mais aussi une gestion commune de la dette avec émission d’euro-obligations, et une fiscalité commune pour les entreprises..), une politique étrangère, une armée, une agence de lutte contre le terrorisme et une harmonisation sociale (ex : salaire minimum). Les États de l’Union européenne qui ne voudront pas s’engager dans cette voie resteront simples membres de l’Union. Les autres deviendront membres d’un cercle plus restreint, plus cohérent, la République européenne. Dans un premier temps, je pense que les « pays » qui adhèreront à ce projet seront la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Bénélux, soit 260 M. d’Européens. Mais il est d’emblée ouvert à tous ceux prêts à s’y inscrire.

Quels sont les trois « chantiers » prioritaires qui vous tiennent à cœur ?

PM : Les 3 chantiers les plus importants de la « Révolution pacifique » que j’appelle de mes vœux sont : 

1)  l’équi-économie », qui vise à une économie plus équilibrée combinant d’une part des PME innovantes tournées vers l’export, et d’autre part un secteur protégé des vents de la mondialisation, notamment dans les villes moyennes et les zones rurales et urbaines en difficulté, composé des entreprises de l’économie sociale et solidaire, de la petite agriculture, de l’artisanat ; 

2) la remise en marche de l’ascenseur social, en scolarisant les enfants dès l’âge de 3 ans, en créant des « internats de la République » pour offrir à bon nombre d’élèves du secondaire la possibilité d’étudier dans de bonnes conditions, et en donnant plus de moyens à l’université pour accueillir des jeunes de milieu modeste dans des cursus de « business » d’aussi bon niveau que ceux des écoles de commerce privées ;

3) la fondation d’une République européenne capable de protéger ses citoyens.  

Mais il y un autre chantier qui me tient particulièrement à cœur : la diplomatie pacifique. Il s’agit de focaliser la diplomatie française et européenne sur la résolution de quelques grands défis de l’humanité : la lutte contre le réchauffement climatique, dans la continuité de la COP 21 ; la sauvegarde des espèces animales et végétales menacées ; la protection et la dépollution des océans ; l’accès des pays les plus pauvres à l’eau potable, l’électricité propre et la souveraineté alimentaire. 

Vous attachez une grande importance à la transparence et une nouvelle gouvernance de la France. Pensez-vous que les Français vous suivront dans cette voie ?

PM : Le chantier intitulé « oxygéner la vie politique » répond à cet objectif. Il prévoir notamment la limitation du cumul des mandats dans le temps et l’espace, un quota de 30% de candidats de moins de 40 ans, la reconnaissance d’effets au vote blanc et la transformation du Sénat en assemblée citoyenne pourvue pour partie par tirage au sort. Je suis convaincu que les Français attendent cette oxygénation avec impatience, ainsi que la poursuite de la lutte contre la corruption, sachant que la France se classe nettement moins bien en la matière que l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Quelle est la démarche pour « LaPrimaire.org » maintenant – qui peut voter, qui sera désigné candidat et quand ?

PM : La prochaine étape aura lieu du 21 au 30 octobre pour identifier 5 candidats finalistes parmi les 13 encore en lice. Le vote se passera ainsi : chaque citoyen(ne) inscrit sur le site de LaPrimaire.org recevra 5 noms de candidats, choisis de façon aléatoire ; il/elle devra évaluer chacun d’entre eux par une note de 1 à 5, la note cinq signifiant qu’il s’agit d’un très bon candidat pour exercer la fonction de président de la République. 

Les 5 candidats parmi les 13 qui obtiendront la meilleure moyenne seront sélectionnés et feront un tour de France, entre début novembre et mi-décembre, pour présenter leurs idées et se faire connaître. Un vote final, mi-décembre, basé aussi sur une évaluation de chaque candidat par les votants, conduira à la désignation du candidat finaliste de LaPrimaire.org pour l’élection présidentielle.  

Liens vers la biographie et le programme de Philippe Mazuel : https://laprimaire.org/qualifie/philippe-mazuel  

Pour s’inscrire afin de participer à la désignation des candidats finalistes à partir du 21 octobre : https://laprimaire.org/ 

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