FC: Je voulais respecter la chronologie des faits. L’idée était en fait de mettre le spectateur dans la position qui était la mienne quand la mère de David m’a raconté son histoire. Toutefois, je ne voulais pas que l’on me reproche de faire un film à charge, d’être partie prenante. Je voulais aussi rassembler toutes les pièces de ce mécanisme et les avocats, médecins, magistrats en faisaient partie.
FC: Oui, je les ai sollicités mais ils ont refusé de témoigner. Les magistrats notamment. Pourtant, on le voit à la fin du film, je ne les mets pas en accusation. L’existence d’un juge d’instruction, indépendant du pouvoir est pour moi essentielle.
Oui, en réalité, sur le plan du droit, il n’y a pas eu d’erreurs judiciaires dans la procédure. C’est une succession de mesures, disproportionnées certes, mais conformes au droit, prises par les différents acteurs (magistrats, surveillants pénitentiaires) qui ont conduit au drame. Ce qui ne manque pas de nous interroger sur le fonctionnement de notre justice.