Billet de blog 15 juillet 2012

harmonia mundi

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Moment précieux Houria Aichi & l'Hijâz'car

Pascal Bussy, Responsable Editorial World Village nous raconte Houria Aïchi, que nous avons eu la joe de revoir cette année aux Suds dans le Théâtre Antique...

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Pascal Bussy, Responsable Editorial World Village nous raconte Houria Aïchi, que nous avons eu la joe de revoir cette année aux Suds dans le Théâtre Antique...

"L’une de nos fiertés dans la conception de ce coffret, c’est d’être parvenu, au-delà de la variété des artistes et des styles, à fixer pour toujours des instants qui à priori ne devaient être qu’éphémères. « Précieux », ces « Moments » le sont par définition, mais là ils le deviennent encore plus, puisqu’ils s’évadent du mode du concert et accèdent par le biais de l’objet CD et DVD à une autre vie, peut-être même éternelle, qui sait…

Ainsi, on peut retrouver, dans l’intimité de « son chez soi », des artistes qui sont aussi des personnages. Houria Aïchi, chanteuse algérienne née tout près des montagnes des Aurès, est l’une d’elles. Véritable « performeuse », elle est l’héritière d’une dynastie, elle fait partie de ces femmes à qui on fait appel pour animer les cérémonies familiales et les fêtes villageoises, et qui ont à leur disposition un vaste répertoire dont la base est la tradition orale, avec une panoplie de chants « de circonstance », profanes ou sacrés, quelquefois très anciens, où il est question d’amour, du travail agricole, des enfants que l’on doit apaiser, bref de tous les rituels qui rythment la vie.  

Après de belles expériences qui l’ont menée à travailler aussi bien avec Jean-Marc Padovani qu’avec Ryuichi Sakamoto, et sans oublier bien sûr la bande originale du film Un thé au Sahara de Bernardo Bertolucci à l’aube des années quatre-vingt-dix, c’est aujourd’hui le groupe de Strasbourg L’Hijâr’Car, avec à sa tête la directrice artistique Martina A. Catella et l’arrangeur et joueur de banjo Gregory Dargent qui aident Houria Aïchi à porter ce flambeau multi séculaire, où elle met toute la puissance de sa voix, sa spontanéité et son immense soif de liberté qui suinte de chacune de ses incantations.

Dans ces « Moments Précieux » où elle est d’ailleurs la seule à figurer deux fois (le titre Les six bonbons mais aussi un extrait des Cavaliers qui illustre le générique de fin), il faut aussi noter qu’Houria Aïchi est certainement l’artiste qui s’approche le plus et le mieux de l’un des dénominateurs communs les plus flagrants de toutes les musiques de cette anthologie : la transe. Avec la complicité des percussions, du oud et du tarhu qui tissent une toile de fond, et du son à la fois pachydermique et tellement sensuel de cette clarinette basse qui résonne dans nos corps et nos esprits comme un appel au dépassement de soi, cette transe apparaît progressivement chez la chanteuse et chez ses accompagnateurs, se propage dans leur musique, et par ricochet vient éclore chez chacun de nous, véritable onde de choc qui ne laisse aucun auditeur / spectateur totalement indemne.  

- Pascal Bussy.

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L'Anthologie des moments précieux des Suds à Arles, un coffret CD et DVD du festival

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