J’essaie désespérément de m’y faire mais décidément sans succès ! Car je suis en permanence interloqué de lire ou d’entendre les tenants du système capitaliste (libéral ultra-, hyper- ou supra-, vous pouvez le qualifier à votre guise !) faire usage d’arithmétique dans leurs argumentaires. Mais il est vrai avant tout que les chiffres ça peut parler aux gens…Tenez, encore dimanche dernier, sur le plateau de l’émission Ripostes, Sabine Hérold, la toute jeune et angélique présidente d’Alternative Libérale, sans sourciller, lance en réplique au visage du syndicaliste Chérèque et du facteur trotskyste montant Besancenot le laïus suivant :« …globalement c’est encore les mêmes bastions classiques des entreprises publiques qui faisaient grève… ceux qui sont les moins concernés par la crise puisque eux ne risquent pas de perdre leur emploi…vous savez, une journée de grève générale, ça coûte à peu près 400 millions d’euro au pays, selon les dernières estimations de l’UE… j’irai même un peu plus loin, au risque d’être un peu provocatrice,… dans le contexte de récession actuelle je me demande jusqu'à quel point on n’est pas dans l’indécence quand ceux qui ont la protection de l’emploi manifestent pour réclamer du pouvoir d’achat supplémentaire…». Mais Sabine Hérold n’a point besoin d’aller plus loin, car éloignée elle l’est déjà, à des milliers de lieues des préoccupations du quidam de base de la société.En passionné de mathématiques, à l’instar de tous ces idéologues politicards, économistes experts et autres théoriciens du marché, je me suis amusé à la suite de l’émission à transcrire l’argument de Sabine Hérold dans un système d’unités virtuelles en partant de l’interrogation suivante : si le coût d’une grève nationale s’exprime en Macadam, combien vaudrait-elle en Kerviel ? La réponse qui s’obtient par un simple quotient est un douzième et demi. Les téméraires du calcul pourraient aller plus loin et se risquer aux subdivisions en évaluation per capita « macadamial ». Le coût pourrait ainsi s’exprimer en microMacadam syndical ou préfectoral, la grande difficulté résidant bien sur dans la conversion très flottante entre les deux types…Combien vaudrait la revalorisation de 50 centimes d’euro du ticket restaurant de la caissière de l’hyper Carrefour de Marseille tout juste pour avoir une feuille de salade ou un cornichon de plus dans le sandwich à la pause de midi ??? Réponse : 100 picoKerviel !!!
Et les plus cyniques d’entre nous pourraient même inclure dans leur système métrique le Madoff, mais attention à ne pas s’y perdre dans les taux de change entre l’euro et le dollar…Il est vrai que les chiffres ça peut parler aux gens…. En fin de compte j’ai du aller rouvrir le dictionnaire de la langue française pour savoir si je connaissais réellement la définition du mot indécent. Il y est écrit : « contraire à la décence, à la convenance…et en synonymes : choquant, scandaleux… » Mais me rétorqueriez vous, ne mélangeons pas tout. Ces choses là ne sont pas liées. Après tout, si la Société Générale ou ses camarades ont pu égarer leurs billes, ces dernières proviennent strictement de leurs fonds propres. Et puis, nous avons tort de penser que l’on « donne » de l’argent aux banques, car en denier ressort c’est vraiment nous que l’on cherche à sauver… Paroles et chiffres d’expert, paroles d’Evangile....Billet de blog 5 février 2009
Un Macadam équivaudrait à un douzième et demi de Kerviel…
J’essaie désespérément de m’y faire mais décidément sans succès ! Car je suis en permanence interloqué de lire ou d’entendre les tenants du système capitaliste (libéral ultra-, hyper- ou supra-, vous pouvez le qualifier à votre guise !) faire usage d’arithmétique dans leurs argumentaires.
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