Stalker - Andréi Tarkovski
" Quarante ans seront nécessaires pour démanteler la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, vient d’estimer le ministre de l’environnement japonais, Goshi Honoso "
http://blogs.mediapart.fr/edition/japon-un-seisme-mondial/article/180412/fukushima-l-echelle-du-temps-nucleaire-par-franc
Voilà, enfin, un projet réaliste. Ça commence à ressembler à quelque chose. Ça plante le décor. C'est comme dans les films de Lubitsch. On découvre le décor. Généralement une maquette, parfois des personnages miniatures, et la narration peut s'ébrouer.
Voilà un décor qui en dit long. Le personnage miniature qui va initier la narration fera sa première et timide apparition, d'ici dix ans. Quel prologue. A ce rythme les Upanishads feront figure de court-métrage. Voir de jingle. Et c'est pas sûr qu'il ne faille pas attendre encore un petit peu.
Au regard de cette distorsion de l'ordre du temps, dans lequel, pour la première fois de l'histoire - connue - de l'humanité, nous sommes, toutes sociétés confondues, entrées, ce léger différé du début de la projection, auquel il n'est pas impossible que nous soyons confrontés, peut bien prendre et durer une à quelques décennies encore.
Alors, d'ici, à ce que le cours des choses ne trouve son rythme de croisière, et, que la voiture-balaie des petits désagréments, qui ne manqueront pas d'agrémenter et d'égayer tragiquement les ébats forcenés de l'homme et de la matière-en-folie, veuille bien, à son efficacité de redoutable taupe des réalités - elle ramasse toutes les tombées de camion qu'il fait pas bon de laisser trainer et surtout de laisser voir et donc savoir - coupler une parfaite dissimulation quant au sort des laissés pour compte - Populations entières sacrifiées, jamais décemment évacuées, protégées, proprement assassinées, jusque dans les échanges commerciaux internationaux de produits toxiques ( après les emprunts ), Nettoyeurs et autres fossoyeurs-kamikazes de l'atome en goguette - qui ne manqueront pas de se retrouver joncher, de toutes parts, bas-côtés - dernier Week-end de l’humanité de Godard et ses chapelets de cadavres qui prennent, partout, le long de la route, la pose sanguinolente - fossés et autres funestes marais englués d'eau lourde jusqu'à la gueule, excavations diverses - mixte terrifiant de Stalker, Nostalghia et Sacrifice de Tarkovski, qui, avec deux ou trois autres - souvent Japonais - avait tout vu et tout montré avant tout le monde - il peut bien s'écouler encore quelques infinies plages de temps à l'horizon inatteignable desquelles il nous sera confortablement et parfaitement loisible d'en définir et inventer de nouvelles mesures.
Ne nourrissez aucune inquiétude, les milliards de nucléides libérés dans les airs, les eaux, la nourriture, et, qui folâtrent, gaiment, et, en toute quiétude des plus libertines, plus haut que ne volent nos avions, sont, soyez en sûrs, tous mortels. Vous pouvez demander à des spécialistes, ils sont légions, à part quelques énergumènes, ils vous diront tous que non.
Non, ce n'est pas toxique. Mais, oui, vous en mourrez ... Toutes les chaines du vous en pâtiront. Et les seuls à n'en pas pâtir seront - on n'a pas encore trouvé le truc - ces vôtres en amont-généalogique de vous.
Much ado about nothing. Tout ça pour une explosion d'hydrogène.
Mais il y aura bien longtemps que le grand patatras qui menace se sera produit.