La zone occupée par la forêt, proche de la centrale nucléaire n°1 de Fukushima s'est recouvert de mauvaises herbes, enterrant une forêt de jeunes cêdres, à la préfecture de Fukushima.
Le 9 Août. Se frayant un chemin à travers la forêt, Kimio Akimoto, responsable de la coopérative forestière régionale de Futaba, vient d'inspecter la montagne accidentée.
«Si la montagne continue à se dégrader, un désastre naturel sera inévitable» dit-il.
La forêt d'Okuma, préfecture de Fukushima, contaminée par les radiations engendrées par la catastrophe nucléaire de Fukushima, a été recouverte par des mauvaises herbes. A moins que les forêts de la préfecture de Fukushima soient décontaminées, il deviendra impossible de préserver les montagnes sur le long terme à l'intérieur du rayon de 20 kilomêtres de la catastrophe nucléaire.
Vêtu d'une combinaison antiradiations, Akimoto essaye de trouver une parcelle de forêt privée dont la coopérative forestière s'occupe.
«Cela ne devrait pas être très loin d'ici» murmure t-il.
Des boutures de cêdres ont été plantées en rangées parfaites, mais la montagne s'est depuis transformée en une jungle de mauvaises herbes à la taille disproportionnée.
Les jeunes cêdres font à peu près 80 centimêtres de haut. Mais ils sont recouverts par des verges d'or du Canada et des fougères et ils poussent plus lentement que d'habitude. La lumière du soleil à du mal à les atteindre et leurs troncs sont trop fins.
«Si les broussailles ne sont pas arrachées pendant encore deux ans, les cêdres vont s'étouffer et mourir» dit-il.
Les jeunes cêdres et cyprés ont besoin d'être débroussaillés une fois par an pendant 5 ans après leur plantation, sinon les mauvaises herbes vont leur voler la lumière et ils vont dépérir.
Selon le bureau administratif de l'agence forestière d'Iwaki, 80% de la zone de Futaba de la Prefecture de Fukushima est couverte de forêts. L'année dernière, les travailleurs avaient prévu de débroussailler une surface mesurant 300 hectares, mais ils n'avaient pas pu le faire à cause de la catastrophe de Fukushima.
Si les arbres meurent, alors le sol va devenir instable, provoquant plus facilement des glissements de terrain et des inondations subites. Akimoto, qui a passé plus de 40 ans dans la forêt en travaillant pour le village de Kawauchi à la Préfecture de Fukushima, a été le temoin de scènes catastrophiques quand les gens ont dû abandonner les forêts. Maintenant, le problème vient aussi des radiations.
"Des matières contaminées des montagnes ont atteint des zones inhabitées, des rivières et l'océan, ce qui rend nécessaire une décontamination de la forêt. «Mais nous savons mieux que personne qu'il est difficile de s'enfoncer profondément dans la forêt quand il n'y a pas d'accès, et il est impossible de décontaminer le sol et de nettoyer individuellement chaque arbre.» dit-il.
"Qu'allons-nous faire des forêts qui sont en train d'être recouvertes ? Comme les habitants ont commencé à revenir, cela me préoccupe» dit-il.
La coopérative forestière régionale de Futaba a perdu le contrat de travail qui lui permettait d'administrer la forêt du district de Futuba avant le 11 mars, avant le tremblement de terre et le tsunami qui ont provoqué la crise nucléaire de Fukushima. Il semble que la décontamination de la forêt va être mise de côté alors que le travail de décontamination continue ce qui rend le futur de la forêt incertain.
Les radiations mesurées près des jeunes arbres qui essayent d'atteindre la lumière du soleil etaient légèrement supérieurs à 40 microsieverts de l'heure. Après une journée passée dans la forêt, une personne aurait été exposée à un niveau de radiations supérieur à la limite annuelle fixée par le gouvernement à 1 millisievert.
Face à la montagne, Akimoto a baissé la tête et s'est mis à parler aux jeunes arbres.
"Je suis désolé que les mesures soient si élevées. Je suis désolé de ne pouvoir rien faire."
Le 17 août 2012 (Mainichi Japan)
Source : http://mainichi.jp/english/english/features/news/20120817p2a00m0na015000c.html