Après la relecture de La chambre de Giovanni de James BALDWIN, suite à une très belle chronique de Juliette ARNAUD sur France Inter, après l'excellent L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage d'Haruki MURAKAMI qui renoue là avec la magie de ses premiers romans, après le fabuleux Goncourt 2004, Le soleil des SCORTA de Laurent GAUDÉ, saga d'une famille des Pouilles, roman d'une écriture limpide, poétique et profonde, c'est en fait de A moi seul bien des personnages de John IRVING dont j'ai envie de parler.
Je n'avais pas relu IRVING depuis le célèbre Le monde selon GARP et même si ( AMSBDP) n'est pas une nouveauté ( 2013 chez SEUIL), il vaut vraiment la peine qu'on s'y attarde.
Roman fleuve qui met en scène Billy, ado dissimulé, perdu dans son Genre qu'il ignore d'abord.
On rit, on s'indigne, on savoure chaque névrose. C'est au centre du livre la lourde quête pour certains de l'identité sexuelle
Roman politiquement incorrect, tragique mais drôle et provocateur. Jubilatoire et caustique. D'une sincérité saisissante , d'une générosité absolue, c'est un plaidoyer pour la reconnaissance de toutes et tous, du libre arbitre sexuel de chacun au delà des préjugés.
C'est le désir et la tolérance - où l'intolérance dans les années 50 et suivantes au cœur des États Unis puritains, et cette intolérance résonne toujours aujourd'hui ici et ailleurs.
Conteur humaniste, savant des mots et des âmes, c'est du très grand John IRVING.