10 : "Le renard et le Hérisson" de Stephen Jay Gould Seuil 2005
Ce livre est sans doute plein de pépites, mais elles sont noyées dans une logorrhée désordonnée décourageante. L'auteur se fait plaisir et montre sa culture, dont personne ne doutait. L'éditeur et l'auteur en ont eu conscience : l'éditeur se fend d'une pré-préface dithyrambique de 4 pages et l'auteur d'une préface de 8 pages.
Il s'agit, dit-il, d'examiner, à la lumière de la révolution scientifique, les rapports entre culture scientifique et culture des "humanités".
Si on le garde au bord de son lit, et qu'on pioche au hasard quelques paragraphes ...
9 : "L'age de l'empathie" de Frans de Waal LLL 2010
Leçons de la nature pour une société solidaire" est le sous-titre de ce livre. Frans de Waal, son auteur, est un éthologue d'origine néerlandaise, exerçant aux US comme professeur de psychologie, et spécialiste des primates.
Lire ce livre me paraît absolument nécessaire et urgent : (p73) "Les idéologies surgissent et s'en vont, la nature humaine est là pour rester."
(p272) "L'équité est comprise dans le monde entier..."
(p292) "...la répartition de la richesse répond au plus profond désir de l'humanité."
(p293) "Chaque fois que nous trafiquons un écosystème en introduisant de nouvelles espèces, nous faisons du gâchis."
(p297) "Si j'étais Dieu, je m'attellerais à l'expansion de l'empathie."
(p327) phrase de fin : "Toute société trouvera son compte à exploiter cette capacité innée."
L'auteur passe aussi en revue la plupart des caractéristiques "spécifiquement" humaines et démontre qu'elles sont dans le phylum depuis des millions d'années. Il cite aussi Adam Smith, là où ses thuriféraires ne l'attendaient pas : "Smith citait fréquemment l'honnêteté, la moralité, la sympathie et la justice, voyant en elles les partenaires essentielles de la main invisible du marché." " Aussi égoïste que l'homme puisse être supposé ..." première phrase de son premier livre.
8 Le dernier Goncourt, je me refuse à indiquer le titre, l'auteur et l'éditeur
Une misérable imitation de Jean Hougron, de Jean Lartéguy et de Lucien Bodard (et peut-être quelques autres), la qualité d'écriture en moins.
Truffé d'erreurs et d'invraisemblances (pour ce que je connais avec précision). Le tout baigné de mauvaise foi.
J'en veux moins à l'auteur, qui peut bien penser ce qu'il veut, qu'à l'éditeur qui présente ce livre et principalement à "l'académie" Goncourt qui n'a rien trouvé d'autre dans leurs lectures de l'année. Si ce roman est une partie de la littérature française, la meilleure de l'année, alors la littérature française n'existe plus. Je préfère penser qu'il fallait bien désigner quelqu'un, si ces messieurs-dames ne voulaient pas payer la note du restaurant.
7 Préséances, François Mauriac
Ce petit roman de 1928, que je relis, est non seulement une exécution capitale de la bourgeoisie bordelaise du vin, mais il est écrit dans une langue ...parfaite. Comme dans un poème, chaque mot tombe merveilleusement, juste et musical.
6 Comprendre l'organisation du vivant, Gilbert Chauvet, Vuibert 2006
Il s'agit de l'explication et de la justification d'une modélisation mathématique du vivant. Il s'agit aussi d'un rappel de toutes les recherches de Gilbert Chauvet, décédé en décembre 2007. Il y a dans ce petit livre une explication du fonctionnement de l'évolution qui m'enthousiasme et qui me paraît bien supérieure à tout ce qu'on peut lire. On y trouve aussi une "démonstration" de l'intelligence du mouvement, de l'intelligence du sportif à l'intelligence du musicien qui pour moi est d'une luminosité extraordinaire. Mon seul bémol, que je n'ai pu réduire, puisqu'il est décédé, est son explication de la conscience. Nous étions en désaccord sur la définition et sur l'apparition de la conscience, donc sur son "fonctionnement". Gilbert Chauvet était un ami. Je manque un peu d'objectivité sans doute ...
(à suivre, sur un autre article)