Fred Stucin maîtrise l'art du portrait. Régulièrement appelé par la presse pour illustrer la dernière page de Libération, ou encore pour travailler aux côtés des journalistes du Monde, Grazia, L'Express…, il est aussi incroyablement doué pour saisir, dans une foule, un personnage, une expression. Après Londres, ou les Etats-Unis, ses panoramiques noir et blanc s'installent gare Saint-Lazare, à Paris, pour la France VUE D'ICI.
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Ce lieu est emblématique des projets d'aménagement du Grand Paris. Ici, chaque jour, c'est l'équivalent d'une ville comme Lyon qui se croise, se cogne, s'ignore. Essentiellement pour rejoindre son travail dans un sens, retrouver son chez-soi dans l'autre.
Les gares sont aujourd'hui les nœuds des métropoles, elles se font places avec l'ouverture de commerces, de cafés. D'immenses escalators conduisent aux quais pour juguler l'intensité des transits.
Quand il a présenté son projet au jury de la France VUE D'ICI, Fred Stucin se proposait d'« étudier les mouvements de foule, observer où vont les voyageurs, surtout comment. Tenter de donner un visage à ces flux anonymes et compacts, en isolant les personnes. Un peu à la manière de William Klein, quand il filme les départs en vacances en 1963 gare de Lyon, la frénésie, l'agitation. Ou du travail de Garry Winogrand sur les aéroports américains dans les années 1960-70. Il s'agit de photographies noir et blanc, « instants volés » destinés à dessiner, je l'espère, un portrait singulier des transports en commun. » Certains ont des regards vides, d'autres sont durs ou carrément perdus, mais dans ces « instants volés » peut apparaître un moment où cette foule se souvient qu'elle fait corps : un homme tombe et les regards, une main se portent vers lui.
(A suivre)
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La France VUE D'ICI, initié il y a deux ans par le rendez-vous photographique de Sète, ImageSingulières et Mediapart accompagne le travail au long cours d'une trentaine de photographes et de journalistes. Tout est rassemblé sur un site (à voir ici) et, en mars prochain, un peu avant la prochaine présidentielle, ce travail sera aussi décliné en livre et expositions. Aujourd'hui, quelque cinquante reportages sont en cours ou terminés, certains complétés par du son ou de l'image. Je me suis promise de vous en parler régulièrement cet été, vous pouvez retrouver les billets ici, voir le site complet là, ou suivre sur Facebook les mises en ligne.