Magnifique reportage, émouvant, simple et digne.
Au-delà de mon histoire personnelle qui conclue que les pesticides "ça rend malade". Un aspect de ce reportage m'a paru essentiel : Que faire? parce que oui il faut agir.
La piste de la recherche remplie d'espoir les auteurs du documentaire mais ils se heurtent à la dure réalité. La recherche française n'est pas pérenne. Elle est "sous contrat". Le chercheur qui s'occupe de la cohorte "agrican" a été honnête dans le reportage, il a avoué le peu de moyens et le fait qu'il y a bien des industriels producteurs de pesticides parmi les financeurs. Là où on peut raisonnablement s'inquiéter, c'est lorsqu'il dit "faire lire ses publis à ses fameux industriels avant". Indépendance? Auto-censure? Non, pour lui ça permet aux sociétés d'avoir un "coup d'avance pour la com". Rassurant? Non.
Autre chose qui m'étonne, c'est lorsque je consulte le site AGRICAN, il s'avère que les publications sur les cancers des agriculteurs se sont arrêtés en 2006. L'ensemble des publis du site, en 2008. Pas de réactualisation? Pas de mise à jour indispensable à cause des multiples évaluations? A moins que ce laboratoire comme bien d'autres ait perdu le financement lui permettant de s'occuper du site web... Triste mais révélateur.
Pourtant, je finis par trouver trace d'une publication récente d'AGRICAN, en 2011. Mais parce qu'il y a un "mais". Elle a été mise en ligne sur le site de la MSA, la fameuse Mutuelle Agricole, financeur du projet. Rapidement, on voit que ce n'est pas vraiment une publication, mais plutôt une "maquette pub". On apprend qu'il faut manger du légume et du fruit !
Bien sûr, je me garderais de porter un jugement sur le contenu scientifique de cette étude. Ce n'est pas mon domaine. Mon domaine c'est l'accès à l'information. Et là je ne peux constater un gros vide d'information. Les causes peuvent être multiples, mais il est sûr que les grands industriels maîtrisent mieux le web que les agriculteurs.
Je vais finir sur une comparaison simple. La carte d'Agrican et la carte des labex au grand complet financements publics de la recherche. Deux mondes qui auront du mal à se croiser.

