Cabilat (avatar)

Cabilat

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

La mort

Suivi par 18 abonnés

Billet de blog 16 septembre 2010

Cabilat (avatar)

Cabilat

Abonné·e de Mediapart

La mort et la psychoclinicienne

Cabilat (avatar)

Cabilat

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il s'agit d'une anecdote, juste un peu de vécu au contact de la mort

C'était une semaine avant que ma mère ne se fasse définitivement bouffer par le crabe, on savait depuis plusieurs mois que le combat était perdu, la bataille continuait mais l'issue était certaine. Ma mère le savait mais elle avait accepté de refaire une chimio, quand j'y repense, c'était absurde, mais bon il est toujours difficile d'accepter de poser les armes définitivement.

Elle avait donc fait une dernière chimio qui devait la prolonger un peu mais qui finalement s'avérera fatale, son état général se dégradait tout doucement, elle était fatigué mais consciente, catholique pratiquant, elle voyait arriver la fin avec sérénité, bien sûr elle aurait préférait continuer mais comme elle disait " je ne sais pas ce qu'il y a derrière mais je suis sûre que se sera bien"

Elle était passé sur l'autre rive (1), comme d'autres et sereinement donc, bizarrement ça allait faire naître une incompréhension. C'était une belle après-midi de printemps, un mardi (curieux mais 2 ans après je me souviens du jour), ma mère est hospitalisée depuis plusieurs semaines déjà, j'arrive dans sa chambre et croise une personne qui sort de sa chambre, je demande donc a ma mère qui vient de sortir

- C'est une retraitée, elle est bénévole, elle visite les malades, elle très gentille, ça me fait du bien de discuter avec elle contrairement à l'autre

- l'autre ?

- Oui la psychoclinicienne, elle est passée juste avant et m'a cassé le moral

- Qu'est-ce qu'elle a dit ?

- Elle a dit que je faisais de la dépression, oui comme je sais que je vais bientôt mourir, je devrai être au 36ième dessous et en fait non, du coup elle pense que je fais de la dépression

Ce qui par ricochet lui avait cassé le moral, surtout que c'était pas la 1er fois qu'elle voyait ma maman et alors que ses passages étaient censés l'aider, il ne faisait que la démoraliser. Renseignement pris le passage de la psychoclinicienne faisait parti du package hospitalisation de la clinique et donc pas moyen d'y échapper, tout était carré bordé, a chaque passage, réglé comme une horloge, elle remplissait un papier disait 3 bêtises et repartait

Conclusion: On avait imposé à ma mère une psychoclinicienne pas très psychologue enfermée dans des idées toutes faite et incapable de comprendre une malade qui géré sereinement la fin de sa vie

Voilà, je ne sais pas si mon texte colle parfaitement au sujet, pas de réflexion philosophique, juste une tranche de vie dans une édition qui traite de la mort

(1) : Blog tenu par une journaliste de libération qui raconte son cancer et l'issue fatale, si vous ne le connaissiez pas, je vous invite à le parcourir

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.