Hésitante, balbutiante, titubante
Au centre de la fureur auto-mobile
Dans le contre sens mécanique, tangeante
Suit la droite, morse blanche indélébile,
Suite epileptique d'une course tragique
Joignant la béquille, tripode inhumain
Au long cours de son visage énigmatique
Sans pleurs, masque hiératique forgé par vulcain
Ou sur la voie descendante, ses yeux éteint,
Le corps haché, abcés de la ville glacé,
La main ouverte animé d'un petit rien
Dans la nuit ses tourments par le vide habité
L'élance, comme l'étrave dans l'océan tourmenté
Au centre de la fureur auto-mobile
Pauvre corps débilitant, esprit abimé
Sur le Styx noir et gluant, point de Virgile,
Il te faut cependant à l'ultime étape
Rejoindre les limbes de ces contrées pelées
Loin de la termitière et de ses agapes
Grise et aspirée de sa rage amplifiée
Au centre de la fureur auto-mobile
Elle se laissera tomber, pantin docile
Pour que la lie s'échappe de son sein fertile
Sur le froid ruban noir, enfin etre immo-bile...