Pierre Karl Péladeau se lance en politique
Montréal, le dimanche 9 mars 2014. – L’ancien PDG du conglomérat Québecor Inc. Pierre Karl Péladeau se présente comme député aux prochaines élections provinciales pour le Parti québécois dans Saint-Jérôme, une banlieue au nord de Montréal.
« Je m’engage au Parti québécois parce que j’ai la conviction extrêmement profonde de faire du Québec un pays. » Cette déclaration a été prononcée lors de la conférence de presse du Parti québécois ce matin même, organisée spécialement pour l’annonce de ce candidat vedette. Sa venue dans les rangs du principal parti indépendantiste de la province est une véritable onde de choc dans le paysage politique québécois. La première ministre et chef du Parti québécois Pauline Marois espère ainsi donner un second souffle au mouvement souverainiste.
Pierre Karl Péladeau est un homme d’affaire québécois qui figure parmi les personnalités les plus influentes de la province. Son père, Pierre Péladeau, a fondé l’entreprise Québecor Inc. en 1950 et elle se spécialisait dans le domaine de l’imprimerie commerciale, publiant divers journaux tels le Journal de Montréal et le Journal de Québec. En 1997, suite au décès de son père, Pierre Karl prend les rennes du conglomérat et multipliera les acquisitions de taille dans le domaine des communications, notamment TVA en 2000 et Vidéotron en 2005. Ces acquisitions de taille s’inscrivent dans la stratégie de la convergence médiatique.
Les partis d’opposition n’ont pas tardé à manifester leur inquiétude concernant cette annonce. Le principal parti de gauche, Québec solidaire, remet en question la candidature de Pierre Karl Péladeau étant donné l’identification du Parti québécois comme parti social-démocrate.
« J'espère vraiment que le mouvement syndical délaissera son appui, ou plutôt son attitude de neutralité bienveillante à l'égard du Parti québécois, [...] qui vient de recruter le champion des lock-out », a affirmé Françoise David, la porte-parole de Québec Solidaire.
En effet, Pierre Kar Péladeau entretenait des relations difficiles avec les syndicats, lui qui menait la direction des ses quotidiens québécois d’une main de fer. Il a d’ailleurs déclenché plusieurs lock-out dans les dernières années lors des négociations du renouvellement des conventions collectives.
Julien Labelle et Gabriel Jeanson
Journalistes indépendants