Je te vois petite femme
tranquille tu t’affaires
ton manteau chaud, tes simples chaussures,
les cheveux ramassés, tes gestes lents et décalés
tu ranges la cour sous ma fenêtre
tu ne sais pas que je t’observe
et Dieu, que je t’envie.
de case en case sans te soucier de faire une dame
tu sembles libérée de tes pensées
je sais le leurre de n’être qu’observateur
à trop s’absorber à suivre les pas dansés,
on ne voit que le ballet et non plus les pieds blessés.
Mais Dieu que je t’envie, simplement vivre.
Je te vois petite femme
allongée dans ton univers médicalisé
tes pieds inarticulés, ton souffle court,
gestes lents et calés
tu regardes par ta fenêtre la cour
tu sais que je t’observe
que je vois ton envie
caresser le damier de ce qui devrait être ta vie
tu sembles fuir mes pensées
je sais la douleur de n’être qu’observateur
à trop vouloir se voir danser
on ne s’aventure plus à marcher.
Dieu, où es la vie ? simplement vivre.