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La poésie, qu'est-ce ?

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Billet de blog 16 décembre 2021

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Ecrivain, poète, blogueur, revuiste, responsable de l'association Le Capital des Mots et Libres Mots, chroniqueur.

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Lettre ouverte à Edouardo ( Eduardo Pisani) le chanteur de Je t'aime le lundi

Je voudrais répondre au chanteur Edouardo, que dans la poésie il y a beaucoup de microédition, et que c'est la qualité qui compte plutôt que la quantité ( il y a certes quelques collections de poche ... ) . N'est pas poète qui veut ! N'est pas grand poète  " vivant" qui le déclare ouvertement avec provocation sans connaître vraiment la poésie contemporaine.

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Réponse à l'interview  d'Edouardo par David Laurençon dans le magazine en ligne Amuse-Bec : http://amuse-bec.com/edouardo/?fbclid=IwAR3iAWC1x7hpcAh94jKGFZKmcYW40yxaEwEW4F4l3xuu1287_fu9KkOnAqY 

 ( Extrait )

A la question du journaliste David Laurençon  :  Avant, ce serait mieux. Bon. J’ai lu cette phrase de vous, dans un article paru dans le Figaro je crois : « Contrairement au Marché de la poésie, je ne vends pas mes vers comme des légumes ». Cela m’a plu et m’a fait sourire. On peut faire cette remarque douce-amère à propos de n’importe quelle manifestation culturelle, non ? Je suis tout à fait d’accord avec vous, mais c’est votre avis qui compte, pas le mien.

Edouardo répond  : 

 Ma phrase « Contrairement au Marché de la Poésie, je ne vends pas mes vers comme des légumes » a beaucoup énervé le poète Éric Dubois qui ne se considère pas comme un marchand de légumes. Je comprends que les poètes aussi ont un estomac qu’ils doivent remplir, mais ils ne pourront jamais le remplir avec leurs poèmes, car la poésie se vend très peu et si elle se vend très peu, c’est aussi à cause des éditeurs qui vendent les recueils de poèmes à des prix excessifs. Un CD de 15 chansons coûte moins cher qu’un recueil de poèmes de moins de 100 pages, alors que pour produire un CD de 15 chansons il faut 10 fois plus d’argent que pour imprimer un recueil de poèmes de moins de 100 pages. Donc mon cher Éric Dubois, je persiste et signe.
Quand tu es assis derrière une table au stand de ton éditeur au Marché de la Poésie pour essayer de vendre 2 ou 3 exemplaires d’un de tes nombreux recueils de poèmes édités (plus d’une vingtaine), tu es un parfait marchand de légumes. Mais ce n’est pas de ta faute si tu es un parfait marchand de légumes, c’est la faute de ton éditeur, c’est lui qui t’oblige à être un marchand de légumes qui vend ses légumes trop chers et presque personne ne les achète. Le Marché de la Poésie, n’a rien à voir ni avec la poésie ni avec les poètes. Le Marché de la Poésie, c’est le Marché des éditeurs de poésie qui essayent de rattraper leurs erreurs de gestion. Chers éditeurs de poésie, réveillez-vous. Chers éditeurs de poésie, baissez vox prix.

***

Illustration 1
Eduardo Pisani alias Edouardo - Photo : © Eric Dubois, 2016.

Ma réponse : 

Je voudrais répondre au chanteur Edouardo, que dans la poésie il y a beaucoup de microédition, et que c'est la qualité qui compte plutôt que la quantité ( il y a certes quelques collections de poche ... ) . N'est pas poète qui veut ! N'est pas grand poète  " vivant" qui le déclare ouvertement avec provocation sans connaître vraiment la poésie contemporaine. Peu de grands éditeurs ( à part Gallimard et Flammarion ) publient de la poésie,  ce sont les petites et moyennes maison d'édition qui en publient, cela en fonction de la demande et comme il y a moins de demande que pour le roman et l'essai, le poésie se vend moins et à titre confidentiel. La poésie ce n'est pas du show bizness. Personnellement, je ne recherche pas le buzz comme Edouardo ! Je m'adresse à mes lectrices, mes lecteurs, et peu importe le nombre,  qui me suivent depuis presque un quart de siècle, par les revues littéraires francophones et étrangères qui me publient, les anthologies et recueils collectifs et bien sûr mes livres de poésie, mes récits, mon roman "Lunatic" paru cette année aux éditions Le Lys Bleu. Tu vois, Edouardo, je suis un écrivain avant tout, j'écris de la poésie ( mais suis-je " poète" ? Je ne sais pas. C'est aux autres d'en décider. )  certes, mais je suis avant tout un auteur.   Les mots des poètes qui viennent de leurs maux, traversent les époques, les modes, la publicité et les médias. On se souviendra toujours plus d'un poème que d'un roman. Edouardo, continue à écrire des poèmes, des chansons mais ne te prends pas aux poètes et aux petites maisons d'édition, cette polémique que tu as créée est stérile et vaine et te dessert. 

Ciao amico ! 

 Eric Dubois, poète, romancier et écrivain  et éditeur ( Les  éditions associatives  Le Capital des Mots ) 

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