Par 96 voix pour, 31 contre et 3 abstentions, le Conseil Fédéral Europe Ecologie Les Verts a accepté l'accord de mandature entre le PS et EELV pour les prochaines législatives.
Cet accord et les multiples rebondissements médiatiques de ces derniers jours a suscité, notamment sur ce site, de multiples réactions sur lesquelles je ne vais pas revenir.
Clairement, la question qui nous était posée, à nous écologistes était: faut-il rester droit dans ses bottes dans une pureté verte immaculée ou faut-il accepter un compromis, forcément insatisfaisant, pour permettre de mettre en oeuvre quelques aspects de notre programme?
Au jour où l'urgence écologique et sociale se fait de plus en plus criante, pouvons-nous nous permettre d'attendre le jour où nous aurons convaincus 50 % d'électeurs ou un hypothétique grand soir? Chaque fois qu'un pas est pris dans la bonne direction, c'est la bonne direction qui est prise. Nous aimerions certes y courrir, nous ne pouvons qu'y marcher. Eh bien marchons.
Cet accord est loin d'être vide: arrêt de 24 réacteurs nucléaires, arrêt du projet d'EPR de Penly, orientation de la politique agricole vers une agriculture durable, transition énergétique, rénovation écologique des batiments, statut juridique des coopératives d'habitat, introduction d'une dose de proportionnelle, etc...Certes, nous aurions voulu beaucoup plus. Nous aurions voulu pouvoir remettre en cause le rapport emploi / activité / revenu par exemple. Mais ceci est le fruit d'un compromis correct et non le programme d'EELV.
Alors bien sur, on peut se demander si le PS respectera cet accord de mandature. C'est pourquoi, pour ne pas revivre la triste expérience pour les écologistes de la gauche plurielle, il était nécessaire, dans le système électoral actuel, de négocier parallèllement un accord sur le partage de circonscriptions, afin de pouvoir espérer un groupe parlementaire. Il nous fallait donc obtenir des postes (eh oui, des postes!), non pas uniquement pour satisfaire des ambitions, mais aussi pour permettre d'établir un rapport de force suffisant pour pouvoir faire respecter cet accord.
Et enfin, et ce n'est pas le moindre de ces mérites, cet accord nous conserve toute notre liberté de paroles. Nous pouvons continuer à défendre la sortie du nucléaire. Nous pouvons continuer à plaider pour une Europe Fédérale et Démocratique. Nous pouvons commencer à parler d'une dissociation travail / activité / revenus.
Eva Joly va pouvoir continuer à mener sa campagne en parlant haut et fort.