Le jeudi 12 février après-midi l'Union rationaliste, la Ligue des Droits de l'Homme, la Fédération Nationale de la Libre Pensée et la Ligue de l'enseignement propose une conférence-débat avec Olivier Brosseau sur la théorie scientifique de l'évolution et les dérives créationnistes.
Olivier Brosseau est notamment l'auteur, avec Cyrille Baudouin de l'ouvrage de référence "Enquête sur les créationnismes. Réseaux, stratégies et objectifs politiques" Le lien précédent donne accés à un dossier très complet sur le sujet. La préface de l'ouvrage est de Guillaume Lecointre, Editions Belin.

A la fin des années 90 des Américains ont lancé des initiatives autour du Darwin' Day dans le double but de promouvoir la théorie scientifique de l’évolution et de lutter contre les délires créationnistes. Ce jour est celui de la naissance de Charles Darwin, en 1809. De multiples initiatives (conférences, films, expositions…) sont organisées. Cet évènement annuel s’est répandu dans les pays anglo-saxons qui doivent faire face à un manque de culture scientifique croissant. Les autres pays ne sont pas indemnes, y compris la France où la Ligue de l’enseignement a repris l’initiative depuis quatre ans en partenariat avec l’Institut Charles Darwin International. Cette année l'Union rationaliste, la Ligue des Droits de l'Homme, la Fédération Nationale de la Libre Pensée rejoignent cette initiative.
Jour de Darwin 12 février 2015
Lieu: Ligue de l'enseignement 3 rue Récamier 75007 Paris
Heure: 14h15 Entrée libre sous réserve d'inscription par courriel cconte@laligue.org
Charles Darwin est né un 12 février, en 1809. Son œuvre scientifique sur l’évolution biologique est l’objet d’offensives créationnistes croissantes. De nombreuses associations laïques dans le monde ont fait de son jour de naissance un jour symbolique.
Le premier grand ouvrage de Charles Darwin « Sur l’origine des espèces par la sélection naturelle » paraît en 1859. L’année suivante ses adversaires et ses partisans s’affrontent dans le cadre de la réunion annuelle de la British Society for the Advancement of Science (Association britannique pour le progrès scientifique) à Oxford. L’évêque d’Oxford, Samuel Wilberforce, ancien second aumônier de la reine Victoria, interpelle le biologiste Thomas Huxley en lui demandant « s’il descendait du singe par l’intermédiaire de son grand-père ou de sa grand-mère ». La réponse fut cinglante : « Si je devais avoir honte d’un ancêtre ce serait plutôt d’un homme : un homme à l’intellect superficiel et versatile, qui au lieu de se contenter de ses succès dans sa sphère d’activité, vient s’immiscer dans des questions scientifiques qui lui sont totalement étrangères ». Elle est restée célèbre.
Si l’évolution biologique fait partie des acquis scientifiques, confirmée en particulier par les découvertes de la génétique, la polémique d’origine religieuse existe toujours. L’American Civil Liberties Union (ACLU), équivalent américain de la Ligue des droits de l’homme, est depuis les années vingt à la pointe du combat contre l’enseignement du dogme créationniste dans les écoles publiques. De nombreuses et diverses initiatives ont été mises sur pied pour conforter ce combat. Depuis 2002, le Jour de Darwin (Darwin’s Day), chaque 12 février, est l’occasion de centaines de manifestations, conférences, déclarations… sur le thème de l’évolution biologique dans tous les pays anglo-saxons, mais aussi en Amérique latine. En Europe, jusqu’à présent seul le Royaume Uni s’est mobilisé.
Contrairement à ce qu’on imagine parfois, Charles Darwin ne fut pas un libre penseur militant. Après avoir entamé des études de médecine, il envisage de devenir pasteur de l’Eglise anglicane. Il est ensuite séduit par les sciences naturelles. Embarqué sur le navire Beagle chargé de cartographier les côtes de l’Amérique latine pour une durée de cinq ans, il accumule les notes sur les espèces fossiles et vivantes. De retour en 1836, il ne publiera son célèbre ouvrage « Sur l’origine des espèces » qu’en 1859. La communication d’un jeune naturaliste, Alfred Russel Wallace, ayant abouti aux mêmes conclusions que lui l’avait décidé à franchir le pas. Ce n’est qu’en 1871, dans « La descendance de l’homme » qu’il intègrera les êtres humains dans l’évolution biologique.