Ce document est paru dans « L'étudiant socialiste » en avril 1933. Il nous a été signalé par Benoît Kermoal, chercheur en histoire, tout nouveau Délégué général du Centre Henri Aigueperse, centre fédéral d’histoire sociale, de recherches, de formation et de documentation de l’UNSA Éducation. Le Centre Henri Aigueperse propose de nombreux documents en ligne, décerne un Prix Maîtron et propose un abonnement à une lettre d’information.
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Début du discours de Claude Lévi-Strauss:
« Il y a quelque soixante-dix ans, en réunion de commission chargée de l’élaboration de cette loi Falloux qui pesa d’un poids si lourd sur l’enseignement de ce pays, Monsieur Thiers déclarait : “ Oui, je dis et je soutiens que l’instruction primaire ne doit pas être nécessairement et forcément à la portée de tous. J’irai même jusqu’à dire que l’instruction est, selon moi, une espèce d’aisance, et que l’aisance n’est pas réservée à tous“.
Eh bien en évoquant cette affirmation sinistre, et parlant au nom de la Fédération Socialiste des Landes, je dois souligner qu’il y a quelque signification à ce que le geste que nous célébrons aujourd’hui soit l’œuvre d’une municipalité élue au nom d’une doctrine qui affirme que par une meilleure répartition des richesses et par une nouvelle organisation de la production, l’aisance, précisément, doit être réservée à tous. Et je félicite la municipalité de St-Martin de Seignaux d’avoir, par delà M. Thiers, renoué avec la tradition des grands révolutionnaires, en affirmant avec Gracchus Babeuf que “ l’éducation est devenue une espèce de propriété à laquelle – comme à toutes les formes de propriétés – chacun à le droit désormais de prétendre“…
« Socialisme et laïcité » Texte intégral
Ce texte est peu connu. Il s’inscrit dans lignée du premier livre de Claude Lévi-Strauss « Gracchus Babeuf et le Communisme » qui a été publié les Editions L'Églantine en 1926. C’était la maison d'édition du Parti ouvrier belge. Au-delà de ce texte et des positions qu’il exprime, c’est toute l’œuvre de Claude Lévi-Strauss qu’il convient de revisiter aujourd’hui pour faire face aux confusions autour des identités culturelles. L’anthropologue descriptif et fin analyste de la vie sociale des Indiens Nambikwara et de « Tristes tropiques », a notamment écrit pour l’Unesco deux discours décisifs « Race et histoire » en 1952 et « Race et culture » en 1971. Les deux textes ont été réunis et publiés chez Albin Michel. Il a également coordonné un séminaire au Collège de France durant l’année 1974-1975 sur le thème de « L’identité ».