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Billet de blog 17 juin 2010

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Une niche fiscale pour l'enseignement privé

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Un article d'Eddy Khaldi

Février 2010 a vu naître la très catholique fondation Saint-Matthieu. Son objet ? Réunir des fonds – un milliard d’euros d’investissements prévus sur les dix années à venir – afin de financer la construction et la rénovation d’établissements privés catholiques.

Ce n’est pas tout. Grâce à l’association sur laquelle elle a été fondée (l’Association d’Entraide des Etablissements d’enseignement privé d’Ile-de-France), Saint-Matthieu est reconnue d’utilité publique. Une gageure, qui lui permet d’offrir à ses donateurs la possibilité de déduire de leurs impôts un pourcentage de la somme versée. Une gentille niche fiscale en quelques sortes, pour qui en manquerait.

Ces aides publiques font le bonheur de la fondation Saint-Matthieu, qui ne manque pourtant pas de “recettes”. Rêvée par le journal d’extrême droite Minute dans les années 1980, la fondation est co-présidée par Claude Bébéar, l’ancien patron d’AXA, dont le catholicisme fervent, presque traditionaliste, le pousse à accepter des invitations du centre Garmelle, tenu par l’Opus Dei.

Sur la liste du comité d’honneur de l’association, figurent des personnalités originales. A l’instar du Cardinal Vingt-trois, Archevêque de Paris, Président de la Conférence des Evêques de France ; et de Monseigneur Aumônier, évêque de Versailles, président de l’Enseignement Catholique en France. Mais aussi d’autres, plus inattendues. Comme l’ancien chef d’état major de la Marine ou le Président d’honneur du groupe Bayard Presse.

Du beau monde !

A l’image des constructions réalisées par la fondation qui, précise-t-elle, “déploie son action dans toute la France”. Ainsi, le lycée Jean-Paul II, à Sartrouville (78) – un établissement s’inscrivant dans la “Dynamique Espoir Banlieue”, portée par Fadela Amara – a-t-il été construit en partie grâce à Saint-Matthieu, qui apporta un tiers des fonds. Un autre tiers provenant de la région Ile-de-France.

Saint-Matthieu cherche maintenant à obtenir le soutien, financier si possible, de la mairie de la Courneuve.

Après tout, il n’y a plus rien d’étonnant à trouver Bébéar en banlieue.

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