Roald Dahl : une censure rétroactive

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L’actualité vient d’être marquée par la décision des éditions britanniques Puffin et par Netflix, détenteur du copyright, de réviser les œuvres de Roald Dahl pour l'expurger de nombreux passages et expressions jugées « offensantes ». Cette nouvelle publication est accompagnée d’une édition non censurée, plus coûteuse, de son œuvre. D’autres auteurs, tels que Ian Fleming, sont également touchés. De nombreuses personnalités et auteurs anglo-saxons s’insurgent. Les éditions Gallimard refusent de toucher à la traduction française, fidèle à l’original. Mais la décision de Netflix et Puffin est parfois justifiée en France. Une polémique se développe. Marc Weitzmann a organisé un débat sur le sujet dans son émission « Signe des temps » sur France culture. Elle est consultable en ligne : « Au nom du Bien : les vieilles-nouvelles censures, des livres de Roald Dahl aux écoles d'art françaises ».
L’Observatoire de la liberté de création défend cette liberté fondamentale.

Créé à l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme en 2003, avec quinze organisations culturelles l’Observatoire de la liberté de création affirme : Censurer la création, c’est porter atteinte à la faculté de chacun de pouvoir jouir des arts et des œuvres, et porter atteinte au débat et à la faculté critique. Le respect de la liberté de création est essentiel pour la démocratie. La liberté de création est un droit culturel fondamental.

Dans le cadre d’une série de podcasts sur la laïcité réalisée par la Ligue de l’enseignement (membre de l’OLC) sur son site "S'associer pour agir" , Hélène Lacassagne, vice-présidente de la Ligue, en charge des arts et de la culture, et Agnès Tricoire, avocate, déléguée de l’Observatoire de la liberté de création, échangent sur l’articulation entre laïcité, droits culturels et liberté de création. ECOUTER EN LIGNE
L’Observatoire de la liberté de création s’est saisi de la demande de retrait de l’œuvre de Miriam Cahn, Fuck abstraction, actuellement exposée au Palais de Tokyo… L’Observatoire de la liberté de création apporte son soutien plein et entier à l’artiste et au Palais de Tokyo et invite les contestataires à aller voir l’exposition au lieu d’en dire n’importe quoi. Et s’ils en sortent choqués, qu’ils se rappellent que la Cour européenne des droits de l’Homme ne cesse de rappeler que les libertés d’expression et de création sont là pour protéger ce qui choque et dérange, et non ce qui est consensuel. Communiqué intégral.
L’Observatoire de la liberté de création demande la libération du cinéaste iranien Jafar Panahi. Le 1er février, il a entamé une grève de la faim à la prison d’Evin, à Téhéran, où il est incarcéré depuis le 11 juillet 2022. Il s’était rendu lui-même sur place pour exiger la libération des cinéastes Mohammad Rasoulof et Mostafa Al-Ahmad, incarcérés trois jours plus tôt, et a été condamné sur le champ à purger une peine datant de 2010 : 6 ans de prison, 20 ans d’interdiction d’écrire, de réaliser des films et de voyager. Malgré l’illégalité de cette peine et l’annonce de sa libération prochaine au début du mois de janvier, il est toujours en prison. Communiqué intégral.