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Billet de blog 24 août 2022

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« Travail, genre et sociétés » Une revue de référence

La revue « Travail, genre et sociétés » est une publication pluridisciplinaire et internationale qui se donne pour objet l’étude de la différence des sexes dans le monde du travail et aussi, plus largement, de la place des femmes dans la société.

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Illustration 1
Margaret Maruani

La revue semestrielle  « Travail, genre et sociétés » a été fondée en 1999 par la sociologue Margaret Maruani, qui vient de décéder. Margaret Maruani fut également la fondatrice, au sein du CNRS en 1995, du réseau international et pluridisciplinaire de recherche MAGE (Marche du travail et genre) qui publiait des Cahiers auxquels la revue a succédé. Dans le « Dictionnaire des féministes », Christine Bard la qualifie de « grande publiante ». Et l’envergure de ses travaux est effectivement impressionnante : des dizaines de livres et d’articles, parmi lesquels il faut mentionner la coordination de « Femmes, genre et sociétés. L'état des savoirs » (Editions La Découverte) qui a fait date.  Si Margaret Maruani participait aux manifestations et aux événements féministes, elle n’avait pas adhéré à une association spécifique. Elle affirmait : « mon féminisme passe par mes écrits ». Elle a donné d’emblée à la revue « Travail, genre et sociétés » un caractère international qui accroît l’intérêt de ses publications.  L’ancrage dans le monde du travail rend concret le traitement des nombreux sujets situés hors de ce monde. En  2018, Margaret Maruani a transmis la direction de la revue aux sociologues Hyacinthe Ravet et Clotilde Lemarchant,  directrice-adjointe.

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On pourra se plonger dans les articles des 47 numéros parus. Ils sont tous en accès libre sur CAIRN. La ligne éditoriale est claire.  La revue ne veut pas être celle d’une école, d’une tendance ou d’un courant. Elle est là pour susciter des confrontations entre des universitaires qui ont des options théoriques différentes, voire opposées. C’est un pari difficile, mais bien assumé.  Parmi les rubriques, celle intitulée « Parcours » est un entretien biographique mené avec une figure de la recherche, de la politique ou du mouvement social qui, dans son domaine et à sa manière, a œuvré pour l’égalité des sexes. Elle a été ouverte avec Madeleine Guilbert, considérée comme la fondatrice de la sociologie du travail des femmes. Le numéro 46 propose un entretien détaillé avec Margaret Maruani. Parmi les dossiers on trouve des thèmes tels que : Travail et pauvreté : la part des femmes ; Ouvrières : les dessous de l’embellie ; Égalité, parité, discrimination : l’histoire continue; Les femmes, les arts et la culture; Pratiques écoféministes ; Ménages populaires… Le dossier « Pouvoirs, genre et religions » est édifiant  …

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La rubrique « Controverses » est une indéniable réussite. Les thèmes ne sont pas édulcorés. Ces débats rationnels, argument contre argument, sont non seulement légitimes mais nécessaires. Sont ainsi passés au crible des discussions les thèses de « La domination masculine » de Pierre Bourdieu, « La femme seule et le Prince charmant » de Jean-Claude Kaufmann ; « La féminisation des noms de métiers » de Anne-Marie Houdebine, « L’ennemi principal » de Christine Delphy… ainsi que des notions telles que le care, la virilité, la mixité, le genre, l’écriture inclusive… On soulignera ici l’intérêt de la controverse déployée dans le numéro 45 « Laïcités et féminismes : quels rapports ? » autour du livre « La religion de la laïcité » de la sociologue américaine Joan Scott. Signalons enfin que le site de la revue propose les résumés de tous les articles parus dans ses 47 numéros. 

Une autre édition de la Ligue de l'enseignement sur Mediapart:

Illustration 4

Les Cercles Condorcet accompagnent la vie intellectuelle et militante des fédérations départementales de la Ligue de l'enseignement, grand mouvement d'éducation populaire laïque. Une cinquante de Cercles rassemblent environ 2.000 personnes. 
Ils animent une édition sur Médiapart Ne manquez pas de la consulter !

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