La mission parlementaire sur le voile intégral a remis son rapport cette semaine.
La Ligue de l'enseignement a pris position sur ce sujet. Elle propose un dossier en ligne sur son site laïcité .
Le texte final du rapport de la commission est à l'image des divisions politiques qu'il a suscitées. Il ne tranche pas sur la question d'une loi interdisant la burqa mais débouche sur une proposition de résolution « condamnant le port du voile intégral comme contraire aux valeurs de la République ».
Le rapport préconise aussi une loi interdisant de « dissimuler son visage » dans les services publics type administrations, hôpitaux, sorties des écoles, transports... Les femmes voilées intégralement devront « non seulement montrer leur visage à l'entrée du service public mais aussi conserver le visage découvert » en son sein, condition pour percevoir les prestations. La mission estime aussi que l'interdiction pourrait être élargie aux espaces privés accueillant du public (commerces, banques...).
Enfin, parmi les autres propositions : l'introduction aux articles du code civil, relatifs à l'acquisition de la nationalité française, d'une disposition explicitant « qu'est considéré comme un défaut d'assimilation le fait de manifester une pratique radicale de sa religion ».
La Ligue de l'enseignement rappelle son indignation face à l'enfermement contraint ou volontaire des femmes portant le voile intégral. Par ailleurs, elle réaffirme son hostilité à une loi spécifique qui stigmatiserait une partie de la population. Le climat actuel, où les reconduites à la frontière se multiplient et où l'islamophobie s'invite dans un faux débat sur l'identité nationale, n'est pas propice à une réflexion mesurée.
Notre mouvement s'étonne aussi que la mission évoque des dispositions déjà existantes dans le droit français. Enfin, l'idée de conditionner l'obtention de la nationalité française à l'abandon du voile intégral constitue une véritable discrimination doublée d'un coup d'épée dans l'eau. Rappelons que la majorité des femmes portant la burqa sont françaises. De son côté, la Ligue de l'enseignement continuera à militer pour l'égalité des droits homme-femme dans une République laïque.