Pour Gwenaele Calves, la mission première de l’école est de transmettre les valeurs de la République, avec comme enjeu, que les enseignant·es « fassent système » pour présenter les différents aspects de la laïcité. Ainsi, la laïcité est tout à la fois un fait qui s’enseigne (perspectives historiques, droit…) et une valeur qu’il faut transmettre (rapport des jeunes à eux-mêmes et au monde). Et a conclu son intervention ainsi : « L’ordre public scolaire est porteur de sens, c’est la toile de fond nécessaire à toute transmission de la laïcité. »
Iannis Roder a, quant à lui, partagé son quotidien d’enseignant d’histoire et la façon dont « ses » élèves (établissement de Seine-Saint-Denis) perçoivent la laïcité. Celle-ci reste difficile à définir par les jeunes et sa dimension émancipatrice leur échappe complètement (vue comme une interdiction). Pour Iannis Roder il faut donc rendre les élèves actifs et réflectifs pour que le sens de ce que revêt la laïcité s’impose à eux-mêmes. Il a aussi pointé l’importance de la posture laïque de l’enseignant·e, pour faire la distinction entre savoir et croyance.
Stéphane Aurousseau, directeur d’un accueil périscolaire en Moselle et intervenant sur les questions de laïcité en milieu scolaire en tant que bénévole associatif a également fait part de son expérience. Les élèves qu’ils rencontrent assimilent la laïcité à la liberté de croire, à l’égalité entre les religions, en occultant la non-croyance ; le tout dans un contexte d’inflation des discours identitaires. Il a formulé plusieurs préconisations pédagogiques qu’il met à l’œuvre : incarner la laïcité en travaillant à partir d’une actualité « tiède », et travailler à dissocier ce qui relève de l’identité de ce qui relève de la croyance.
Matthias SAVIGNAC, président de la MGEN, a expliqué que la mutuelle a acté, lors de sa dernière assemblée générale, un engagement plus fort en faveur de la laïcité et a rappelé qu’en tant que mouvement d’éducation populaire, elle a un rôle à jouer pour accompagner l’École de la République.