Billet de blog 24 juillet 2009

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Jacques Pouzet

Ingénieur conseil-Retraité

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«La santé publique n'a pas de prix...elle a un coût à financer»

Qui n'a pas entendu parler du "Trou de la sécu" et des menaces sur notre système de santé " le meilleur du monde" ? 100% des français sont directement et régulièrement concernés : la santé publique ne concerne pas que les "malades" mais aussi, pour tous, la prévention, la sécurité sanitaire, l'éducation thérapeutique des patients et de leur entourage...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Qui n'a pas entendu parler du "Trou de la sécu" et des menaces sur notre système de santé " le meilleur du monde" ? 100% des français sont directement et régulièrement concernés : la santé publique ne concerne pas que les "malades" mais aussi, pour tous, la prévention, la sécurité sanitaire, l'éducation thérapeutique des patients et de leur entourage...

"L'économie de la santé" : un SAVOIR COMMUN ?
Elle fait l'objet d'un nombre impressionnant d'études, de statistiques, émanant de multiples organismes nationaux et internationaux. Une source intéressante est l' I R D E S Institut de Recherche et de Documentation sur l'Economie de la Santé (cf lien).Ses travaux ne sont pas destinés à l'ensemble des populations.Faut-il renoncer pour autant à une information accessible -et objective - à l'intention des citoyens qui souhaitent comprendre les choix nationaux de santé publique ainsi que les conséquences pratiques dans leurs territoires de vie.?

Une RESSOURCE COLLECTIVE.

En effet, d'une manière directe ou indirecte, chacun contribue au financement de l'organisation du "système" : cotisations réglementaires sur salaires et pensions, couvertures complémentaires d'assurances diverses, impôts directs et indirects qui contribuent aux financements publics, et même toutes actions bénévoles, notamment dans le domaine Santé Social, actions qui constituent une importante contribution qualitative, plus difficilement chiffrable.

Il est donc non seulement raisonnable mais recommandable que le citoyen soit en mesure de se faire une opinion sur les choix explicites ou implicites des détenteurs du pouvoir politique c'est à dire celui d'affecter cette ressource publique à des priorités. En effet, l'augmentation continue des attentes de santé publique se heurte à une capacité contributive inévitablement limitée des différents acteurs publics et individuels.

Des choix essentiels à plusieurs niveaux :

La part des ressources publiques nationales affectée à la santé est-elle satisfaisante comparée à d'autres allocations : sécurité civile et militaire, éducation , justice ...?La comparaison avec d'autres pays développés montrent que les options politiques peuvent être significativement différentes.

Dans le cadre de la santé publique elle-même, les priorités sont-elles convenables ? Il est assez généralement admis en France que les ressources de prévention sont très insuffisantes et augmentent anormalement le coût du curatif.

Et en outre, les missions et l'organisation des acteurs est-elle efficace? peut-elle être améliorée? Elle doit être améliorée! C'est la thèse gouvernementale qui a débouché, après d'âpres discussions, sur la loi H P S T (Hôpital Patients Santé et Territoires - cf Edition médiapart )http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/edition/hopital-patients-sante-et-territoires/

C'est dans ce contexte que se développe actuellement une campagne très agressive de la Fédération de l'Hospitalisation Privée qui suggère de comparer les coûts d’un même acte en secteur hospitalier public ou privé – donc les montants remboursés par l’Assurance maladie aux établissements de santé – Par exemple, accoucher en clinique privée coûte environ 400 euros de moins qu’à l’hôpital public. Pour la pose d’une prothèse de hanche sans complication, l’écart s’élève à 1400 euros.

Dans un dossier de presse du 7 juillet 2009, téléchargeable*, La Fédération Hospitalière de France réagit vigoureusement et explique:
Si les cliniques commerciales ont des tarifs souvent plus faibles, c’est parce qu’elles choisissent les pathologies les plus rentables et parce que les missions assurées par les hôpitaux publics ne sont pas correctement financées.
Dès qu’une activité est déficitaire (Réanimation, unité neurovasculaire, pédiatrie, soins aux diabétiques…), c’est en effet l’hôpital public qui l’assume, comme il est le seul à accueillir les patients les plus fragiles et ceux qui ont besoin des soins les plus lourds, comme il sera le seul à faire face demain aux risques de pandémie, même s’il ne s’agit pas d’une activité rentable.
* http://www.fhf.fr/Informations-Hospitalieres/Actualites/Evenements/Comparaison-des-hopitaux-et-des-cliniques-pas-les-memes-prestations-pas-les-memes-tarifs

Que doit penser le citoyen de cette opposition frontale public/privé dans le domaine des soins, étant bien conscient que cette opposition n'est pas une exclusivité de santé publique mais caractérise 2 modèles de socièté entre lesquels consciemment ou inconsciemment il est appelé à choisir?

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