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"Rocking Chair" d'Alain Kokor et Jean-Philippe Peyraud
Au XIXe siècle, aux USA, une caravane de migrants venus d’Europe est attaquée. Seuls deux enfants survivent dont le seul souvenir de leurs proches est un rocking chair.
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Parution du roman graphique : Rocking Chair d’Alain Kokor et Jean-Philippe Peyraud
Le personnage principal de ce western est le rocking chair éponyme qui passe de mains en mains au fil des décennies alors que les aventures humaines sont souvent tristes et dramatiques. Voilà bien une contre lecture du mythe de la construction américaine fédératrice où chacun trouverait sa place. Dans cet ouest sauvage, cow-boys, hors la loi et chercheurs d’or cohabitent la main sur leur arme d’où une balle entraîne immédiatement la mort. Le dessin aux teintes dominantes en noir et blanc ou en marron délavé accompagnent pleinement cette élégie funéraire.
Le passage de relais de l’histoire de ce rocking chair permet de bénéficier d’une radiographie de la construction de l’Amérique sous la forme d’un western qui n’a plus rien d’enchanteur. Les Amérindiens natifs sont également les tristes témoins de ce nouveau monde qui s’impose à eux et qui va progressivement les effacer non seulement de l’histoire mais de la nouvelle géographie imposée à coup de dynamité. Une histoire éloge funèbre où quelques lueurs d’espoir apparaissent d’ici de là et notamment à la toute fin avec une conclusion à double issue entre partir et quitter ce Nouveau Monde.