Voilà maintenant 15 ans que nous œuvrons au Printemps des poètes avec patience et détermination à redonner sa place à la poésie dans notre pays et au cœur du paysage culturel. Notre propos a toujours été le plus grand partage par tous, sans a priori ni démagogie, de toutes les poésies d’hier et d’aujourd'hui, d’ici et d’ailleurs.
Il nous a fallu vaincre, au fil des années, de puissants préjugés qui tenaient la poésie soit pour morte soit pour marginale et qui ne la destinait qu’à un cercle restreint d’initiés. Nous avons gagné beaucoup déjà en terme de légitimité et de crédibilité : il semble qu’on reprenne enfin les poètes au sérieux. Si cela nous paraît être le cas, justement dans une large part de la population, il apparaît paradoxalement que c’est chez les décideurs et grands médiateurs de toute sorte que l’on reste arcbouté sur de vieilles idées reçues, genre Bouvard et Pécuchet : « La poésie : elle n’intéresse personne ».
Comment comprendre autrement en effet le peu de moyens dont nous disposons, dérisoires au regard de ce que l’Etat engage pour soutenir n’importe quel autre art. Nous avons su faire avec ce peu de moyens, malgré une constante réduction des aides de l’Education nationale depuis 2002 mais trop, c’est trop. Quand nous avons appris en août que nous ne pourrions compter sur les 160 000 € attendus et promis par le ministère (subvention égale à celle de 2011) et que nous devions nous contenter de 100 000 €, nous nous sommes trouvés devant un déficit insurmontable. Malgré les protestations d’intérêt à l’égard du Printemps des poètes des deux ministères Culture et Education, nul ne semble capable de trouver les 60 000 € sans lesquels, je l’ai dit et je le redis, notre association déjà fragilisée ne pourra survivre. Je suis certain qu’on ne mesure ni le profond enracinement populaire de la manifestation ni l’impact du travail quotidien effectué par notre petite équipe pour inciter, conseiller, former, informer, mettre en relation… car le Printemps des poètes c’est d’abord à mes yeux l’action du centre national de ressources que nous avons créé et qui s’est constitué grâce à l’apport militant de milliers d’acteurs divers en France et à l’étranger : poètes, éditeurs, libraires, enseignants, comédiens, bibliothécaires, associations… Ce serait un immense gâchis que tout soit remis en cause pour 60 000 €.
Nous appelons donc tous ceux qui partagent avec nous l’ambition d’une culture populaire qui ne soit pas qu’un slogan de campagne à signer la pétition que nous avons lancé. Et surtout à user du Printemps des poètes 2013 comme d’une éclatante manifestation de la vitalité de la poésie.
Jean-Pierre Siméon
Soutenez le Printemps des Poètes et signez la pétition

http://www.petitions24.net/le_printemps_des_poetes_en_danger