Billet de blog 10 févr. 2010

Charline Blanchard
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José Bové à Strasbourg: la tentation Europe Ecologie

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Avec José Bové en invité de marque, Europe Ecologie a fait salle comble mardi soir, pour sa table ronde sur l'agriculture, à Strasbourg. La liste a affiché son unité et appelé les agriculteurs à la rejoindre.

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José Bové et jcques Fernique, mardi 9 à Strasbourg © Charline Blanchard


A peine le temps de terminer le point presse qu'il faut faire entrer la foule, massée aux portes de la maison des syndicats à Strasbourg, venue participer à la table ronde organisée par Europe Ecologie. L’engouement du public, visible mardi soir, donnerait presque raison au sondage Paris Match-L’Alsace-Public Sénat-Ifop, dévoilé la semaine dernière, qui donne Europe Ecologie vainqueur au second tour des régionales alsaciennes, doublant l'UMP avec 44% des voix.
«Il se passe quelque chose», a souligné à plusieurs reprises Jacques Fernique, tête de liste et conseiller régional Europe Ecologie. «Une dynamique inhabituelle. On n'a jamais vu une telle écoute, un tel accueil ». Il en est convaincu, « l'Alsace prend rendez-vous avec l'écologie.»
Avec l’écologie, Jacques Fernique, ou bien avec la moustache de José Bové? Le député européen, invité de cette table ronde, a largement contribué à son succès. Après avoir suivi plus de deux heures de conférence, parfois debout, adossés au mur, nombreux sont restés dans les parages une fois la conférence terminée. Certains cherchant à approcher le porte-parole de l’alter-mondialisme, en quête d’échange, ou d’autographes.
Rallier les agriculteurs
Les candidats de la liste écolo alsacienne ont en tout cas tenu à afficher leur unité, promesse de succès aux élections. «Les écologistes se sont rassemblés», s’exclame Jacques Fernique.
Mardi soir, ils tentaient de rallier les agriculteurs peu convaincus à la cause. «L’agriculture bio est encore vue comme un extrémisme. Il faut réconcilier le syndicalisme agricole et les écolos, et encourager les nouvelles pratiques», admet Raymond Durr, agriculteur bio et candidat sur la liste Europe Ecologie. Un homme témoigne au micro: «J'ai un ami qui n'a pas voulu venir. Il ne faut pas négliger les agriculteurs, changer les mentalités ça prend du temps.»
Le parti semble enclin au «dialogue», affiche son souci d’améliorer la «proximité» avec les agriculteurs, envisage des aides publiques et des formations pour venir en aide au monde agricole et le «transformer». Et met l’accent sur les jeunes agriculteurs. «La formation reste peu accessible aux jeunes, d'autant plus quand ils ne sont pas issus de familles de paysans», regrette Christophe Hartmann, représentant de la Confédération paysanne au Conseil économique et social d’Alsace. Philippe Girardin, ancien directeur de recherche de l’INRA et invité de la table ronde, propose «un contrat avec les agriculteurs qui ne participent pas à l’écologie. Ce serait bien de soutenir ceux qui utilisent moins de 30% d’intrants, et emmener tout doucement les autres vers ces objectifs». Aux petits soins, Jacques Fernique a appuyé la demande d’Etats généraux de l’agriculture.

Charline Blanchard (CUEJ)

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