Dix minutes avant la clôture officielle du dépôt des listes en préfecture, lundi 15 février, il n’y avait encore que dix listes en lice pour les élections régionales en Alsace. Une liste de centre-droit est venue s'y ajouter au dernier moment.
Patrick Striby sera à la tête de cette ultime liste, intitulée « le centre-droit, la vraie alternative ». Une liste constituée en catimini, et qui a créé la surprise. S’il avait fait part de ses intentions d’être candidat en septembre 2009, Patrick Striby était absent des débats ces dernières semaines. « J’ai fait le mort pendant un mois et demi, mais on a parcouru l’Alsace pour constituer une liste, bouclée samedi soir ». Une façon d’attirer l’attention ? Patrick Striby botte en touche, préférant expliquer que son « courant de pensée n’est pas représenté. Notre électorat ne va certainement pas se retrouver dans la liste Modem, de centre-gauche, ou de Richert », le candidat UMP.
Candidat UDF aux élections législatives de 2007, où il avait recueilli près de 10% des voix, Patrick Striby a quitté le Modem peu après. Sa liste, qui n’est soutenue par aucun parti, rassemble, selon lui, « la famille UDF ». Il espère récolter 7% des voix au premier tour, et annonce d’ores et déjà que, le cas échéant, il n’y aura pas de fusion pour le second tour.
Présentée comme une terre centriste, l’Alsace est surtout devenue un exemple de son éparpillement. Le décès, en août 2009, d’Adrien Zeller, président du Conseil régional depuis 1999, a précipité les divisions. Bernard Stoessel, premier vice-président, a quitté la majorité après que la présidence de la collectivité lui a été refusée par l’UMP. Parti du Modem début 2009, il a finalement renoncé à présenter une liste pour son courant, Force centriste. Odile Uhlrich-Mallet, conseillère régionale, a créé un groupe Modem dans l’assemblée régionale, après la mort de Zeller. Elle candidate aujourd’hui sous ces couleurs. Enfin, les listes UMP, Europe écologie et PS, ont intégré en bonne place des figures centristes.
Si Patrick Striby a finalement déposé une liste, le collectif de professionnels des nouvelles technologies, Geek 10, a renoncé. « Ce n’était pas notre objectif, explique Jean-Georges Perrin, initiateur de Geek 10. Nous voulions interpeller les politiques sur le rôle que peut jouer l’économique numérique ». Il affirme toutefois avoir été contacté « par l’une des principales listes », pour réfléchir à intégrer certaines des propositions émises par Geek 10. « Nous resterons apolitiques, explique Jean-Georges Perrin. Nous avons invité les candidats à faire du copier-coller de nos propositions. Geek 10 sera désormais un outil de veille pour surveiller les intentions de nos ex-concurrents en matière d’économie numérique. »
Elodie Auffray
*Lutte ouvrière (Julien Wostyn), Front national (Patrick Binder), NPA (Yvan Zimmerman), Modem (Yann Wehrling), Europe Ecologie (Jacques Fernique), PS (Jacques Bigot), Majorité alsacienne UMP-Gauche moderne-Nouveau centre (Philippe Richert), Ecologie sociale, solidaire et décroissante (Manuel Santiago), Front de gauche (Jean-Yves Causer), Alsace d’abord (Jacques Cordonnier), Centre-droit (Patrick Striby)
 
                 
             
            