Billet de blog 15 février 2010

Lucile Chevalier

étudiante à l'IJBA

Abonné·e de Mediapart

Le dialecte technocrate

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En Aquitaine, les chiffres ont fait leur apparition dans la campagne. Un affrontement mathématique qui occulte le vrai débat.

En Aquitaine, les candidats parlent le statistique. « Tiens !..Pour te tenir un peu courant de la politique de la Région ». C’est ainsi qu’Alain Rousset apostrophait Xavier Darcos en lui tendant une brochure de l’INSEE, lors d’un récent débat public. Les présentations sont faites, la conversation peut s’engager. Sais-tu que « la Région a divisé sa dette par 2 en 10 ans » et que « le taux de chômage en Aquitaine est en-dessous de la moyenne nationale, 8,8% contre 9,1% » ? Non très peu pour moi « je me refuse à faire un débat d’apothicaire sur les chiffres », se défile le challenger. Son groupe politique, lui, réplique. Il faut tout de même savoir que « les impôts régionaux ont augmentés de 101 euros par Français en 6 ans », déplore Roger Karoutchi, président du groupe UMP au Conseil régional d’Ile-de-France, dans son Livre noir sur les régions PS. Et pour donner plus de corps au propos, il glisse une référence à une étude de la direction générale des collectivités locales. Pire, renchérit le site UMP d’Aquitaine, « l'Aquitaine subit le 4e taux de taxe professionnelle le plus élevé de France, supérieur de 32% à la moyenne nationale ». Oui, enfin, c’est un peu léger, pensent les socialistes, quand on sait que les impôts locaux ne pèsent que sur 6% du total. Et puis, il faut regarder les résultats : « l’Aquitaine est 5e pour le nombre d’installateurs d’énergiesolaire, dit le prospectus socialiste qui vante le bilan de Rousset, et la région occupe la 4e place pour la création d’entreprises ». Sans compter que « le taux de réussite au bac est de 3 points au-dessus de la moyenne nationale », si l’on se reporte, bien entendu, aux chiffres du Rectorat. Et pour ton programme pour le mandat à venir, tu tables sur quels chiffres ? Oh moi tu sais, « je construis mon programme pour un mandat de 6 ans », annonce Alain Rousset. Même si les prochaines élections auront lieu dans 4 ans ?, s’étonne la droite.

Lucile Chevalier

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