La campagne pour le second tour des Régionales n’a pas attendu longtemps avant de se mettre en route. Alors que le PS et Europe Ecologie ont présenté lundi leur liste commune dans un grand hôtel strasbourgeois, Philippe Richert (liste "majorité alsacienne") et quelques colitiers se sont exprimés au quartier général de l’UMP de l’Elsau à Strasbourg.
Le PS et Europe Ecologie se mettent en ordre de bataille. «En Alsace, on ne pouvait pas se permettre d’attendre, pour aller au plus vite dans le travail de campagne», a annoncé Jacques Fernique, tête de liste Europe Ecologie Alsace au premier tour, lors de l’annonce de la liste commune PS-Europe Ecologie (EE). Les sections alsaciennes n’ont pas attendu les consignes nationales. Elles ont négocié jusqu’à 4 heures du matin dans la nuit de dimanche à lundi pour trouver un terrain d’entente. Les discussions avaient même été engagées avant les résultats du premier tour, où le PS a atteint le score de 18,97% et Europe Ecologie 15,6%. Les deux têtes de liste, Jacques Bigot (PS) et Jacques Fernique (EE) ont donc présenté lundi à 16 heures leur liste de rassemblement. «Ce n’est pas une fusion-absorption mais un accord, précise Jacques Bigot. Nous savions que ce serait l’un des deux Jacques qui menerait la liste de rassemblement au deuxième tour. Aujourd’hui, c’est moi qui suis amené à porter cette responsabilité.»
Jacques Fernique est troisième sur la liste bas-rhinoise, précédé par Andrée Buchmann (EE), parité oblige. La liste du Haut-Rhin est menée par Antoine Homé (PS), suivi de Djamila Sonzogni (EE) et Antoine Waechter (EE-Mouvement écologiste indépendant). Au total, le PS compte seize membres sur la liste du Bas-Rhin pour onze écologistes et l’égalité est parfaite pour la Haut-Rhin avec dix colistiers pour chaque délégation.
Un accord conclu sans douleur apparente. «Depuis deux mois, je vous dis qu’il n’y aura pas de difficulté», fanfaronne Jacques Bigot. Jacques Fernique parle lui d’une liste «forte d’un accord de gouvernance équilibré». Pour Antoine Waechter, cette liste de rassemblement permet de «gérer ensemble, sans que personne ne renie son identité ou son âme». Les deux protagonistes ont signé solennellement un programme commun qui aborde leurs propositions en terme d’économie, de solidarité ou d’environnement. Cependant, la distribution des vice-présidences ne fait pas partie de l’accord. Elle fera l’objet de nouvelles négociations au lendemain du second tour.
A droite de l’échiquier politique, Philippe Richert et quelques colistiers s’exprimaient également lundi au quartier général de l’UMP de Strasbourg. Le mot d’ordre: continuer sur la lancée du premier tour, la majorité alsacienne ayant obtenu 34,94% des voix. «On ne va pas changer l’ordre des candidats, ni notre programme», a clamé Philippe Richert qui espère également mobiliser «les écologistes qui ne veulent pas de la gauche, les régionalistes et même certains électeurs PS-EE». Il annonce son ambition de «rassembler toute la famille centriste».
A droite comme à gauche, les candidats insistent sur leur proximité avec le Modem de Yann Wehrling qui a recueilli 4,4% des voix au premier tour. Philippe Richert assure que la majorité alsacienne «ne va pas adapter son programme pour le Modem», mais il remarque «qu’il n’y a pas de différence majeure». Même son de cloche à gauche où Jacques Bigot précise que «sur beaucoup de points, nous nous rejoignons, comme pour le grand contournement ouest. Je ne vois pas aujourd’hui Yann Werhling appeler à voter Richert».
Reste à mobiliser les abstentionnistes, plus grosse réserve de voix puisque 56,64% des Alsaciens n’ont pas voté. «Il faut discuter avec eux, nous irons au contact de la population. Il faut se souvenir que voter est un geste civique et que la Région est une collectivité importante», insiste Philippe Richert. Un réservoir de voix que ne compte pas délaisser la gauche. «Nous voulons apporter aux électeurs de la confiance», assure Jacques Fernique. Et Jacques Bigot d’ajouter: «Nous allons demander à l’ensemble de nos militants d’être partout pour dire les différences entre notre majorité et celle sortante. Et la différence avec Richert, c’est que nous, nous sommes de vrais régionalistes.»
Eve Chalmandrier
Lisette Gries
(Cuej)