Billet de blog 21 février 2010

Sophie Wahl

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Midi-Pyrénées : croisade en terrain conquis avec Martin Malvy

Martin Malvy arpente la plus grande région de France à un rythme effréné. Le président sortant de Midi-Pyrénées était dans le Tarn, vendredi 19 février. Carnet de bord d'un homme presque assuré de sa réélection.

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Martin Malvy arpente la plus grande région de France à un rythme effréné. Le président sortant de Midi-Pyrénées était dans le Tarn, vendredi 19 février. Carnet de bord d'un homme presque assuré de sa réélection.

Km 0. 8 h 30, départ de Toulouse. Martin Malvy s'engouffre dans son monospace noir, direction Carmaux, la cité de Jean Jaurès. « C'est l'une des villes les plus à gauche du Tarn, un passage obligé», affirme une militante. Aucune prise de risque pour commencer la journée.

• Km 92. La croisade débute à 9h45. Visite du Cyberespace, réalisation de la région, puis premier bain de foule au marché. Les notes d'accordéon d'un stand de disques accompagnent le socialiste et sa quinzaine de colistiers. Martin Malvy sert la première main qui passe, salue les visages rougis par la fraîcheur matinale, goûte le gâteau à la broche de Jacqueline... L'accueil est chaleureux. A la logistique, Philippe s'inquiète. La troupe a déjà une demi-heure de retard. La file de voitures s'enfonce dans la campagne tarnaise. Le paysage défile vite. Planning oblige.

• Km 118. Cahuzac-sur-Vère, son église, son café et... son entreprise de sécateurs électroniques. Visite guidée à 11h20 entre odeurs de plâtre, ronronnement de moteurs, et étincelles de scies électriques. « Actuellement je visite deux entreprises par jour », confie le candidat PS. 11h48, la visite express s'achève.

• Km 126. Arrivée au village médiéval de Castelnau-de-Montmirail. Midi. Dans la mairie, un projecteur et une cinquantaine de personne attendent sagement. L'auditoire semble déjà acquis, Martin Malvy le sait. Un discours et une question plus tard, le marathonien s'excuse. Il part, laissant derrière lui un Powerpoint non visionné et une assistance sur sa faim. Il est 12h18.

• Km 157. Après plusieurs tours et demi-tours, le convoi débarque au restaurant de l'Université Champollion d'Albi. A presque 13 heures, les étudiants se font rares. Martin Malvy part à leur rencontre. Une première table d'historiens, puis une seconde d'étudiantes en psychologie. « J'étais pas au courant qu'il y avait des élections », avoue Sarah. Après le repas, pause café. Sans sucre, sans lait. « C'est une habitude que j'ai prise », confie le septuagénaire.

• Km 160. 14 heures, la troupe socialiste arrive dans le quartier populaire de Cantepau, à Albi. Rendez-vous dans les locaux de Radio Albigès. Le journaliste lui propose de mettre son portable « en mode avion ». Le politique sort un, deux, puis trois téléphones : « Celui de la campagne, celui d'élu et mon portable personnel ». Déjà, « Antenne » s'affiche en rouge sur le cadran du studio. Le président est bavard, le journaliste, distrait. Il prend des photos pendant que l'invité répond. 15h10, l'interview prend fin. Les colistiers, inquiets par le temps qui passe, sont soulagés.

• Km 166. Encore quelques erreurs d'itinéraire. Il est 15h30 lors de l'arrivée à la mairie du Séquestre, ville de Gérard Poujade, tête de liste du département. Deux architectes présentent le projet d'un éco-quartier. Le président du Conseil régional écoute plus qu'il ne parle. Une habitante l'interpelle : « Il reste des parcelles à prendre, il faut faire de la publicité ! » Martin Malvy ne promet rien mais rassure. L'ambiance est détendue. Le public, conquis.

• Km 168. Autre lieu, autre atmosphère. A deux pas de la mairie, réunion dans les locaux du circuit automobile d'Albi. La salle est sombre, presque austère. Personne n'ose s'asseoir. « Il n'y a pas assez de chaises pour tout le monde alors on reste debout », murmure une candidate. Durée totale de la visite : 10 minutes.

• Km 194. Il est 17 heures. C'est l'heure de la culture. Le clan socialiste se retrouve 29, rue Amiral Jaurès, à Graulhet. Quatre tables dépareillées, une scène ornée d'un tapis oriental, et deux flippers décorent l'Ibère familier, le bar associatif de la ville. Fernand dirige l'association : « C'est un endroit rigolo. On y trouve de tout. De la vieille bourgeoise graulhétoise bien assise à l'alcoolique dépressif ! » Martin Malvy pose des questions, sourit avec indulgence aux blagues. A 17h40, il est temps de partir.

Km 212. Lavaur, 18h10. Le président de la région a 20 minutes pour rencontrer, autour d'un café, les délégués syndicaux de l'hôpital de la ville et discuter de la fermeture de la chirurgie*. Il grille une cigarette puis pénètre dans la Halle aux Grains, accueilli par les applaudissements du public. Dans les haut-parleurs, la voix de Claude Nougaro retentit : « Come on ! Ca démarre, sur les starting-blocks... » Il est 18h45. Une centaine de personnes boit ses paroles. Le discours touche à sa fin. Standing ovation. Il est 20h05.

• Km 306. Martin Malvy retrouve, sur l'autoroute en direction de Moissac, l'équipe de LCI venu l'interroger sur la refonte de la carte judiciaire. Un entretien accordé deux heures plus tôt. Début du second meeting à 21h10. 350 personnes sont venues l'écouter. 23h30, le meeting s'achève. La journée en forme de démonstration de sa popularité finit en apothéose.

• Km 378. A 1 heure du matin, il retrouve son appartement. Le sommeil attendra, le président doit travailler sur son discours du lendemain. Il a rendez-vous à 10 heures à Portet sur Garonne. La nuit est largement entamée, Martin Malvy termine sa journée.

Avec un compteur à 100 000 km par an d'après son équipe, il effectue une moyenne de 275 km par jour. Une journée à peine plus chargée qu'à son habitude. Ce vendredi, après presque 400 km de relations publiques, combien de voix gagnées ?

Marie-Eve Bourgois et Sophie Wahl
Vous pouvez retrouver cet article sur http://www.actutoulouse.fr/

*correction apportée le 22/02/10 à 22h45 : il a été question du service de chirurgie et non du service de maternité durant la réunion.

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