Billet de blog 23 février 2010

Anne Cagan

Etudiante en journalisme au CUEJ

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Yann Wehrling, la main verte du Modem alsacien

Tête de liste du Mouvement démocrate en Alsace, Yann Wehrling est aussi l’ancien secrétaire national des Verts. Le candidat a rejoint le parti de François Bayrou en novembre 2008 en espérant rassembler les écologistes de tous bords.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Tête de liste du Mouvement démocrate en Alsace, Yann Wehrling est aussi l’ancien secrétaire national des Verts. Le candidat a rejoint le parti de François Bayrou en novembre 2008 en espérant rassembler les écologistes de tous bords.

Illustration 1
Yann Wehrling © Anne Cagan

Echarpe orange et tract en poche, le militant Bernard Wittmann n’est pas avare de compliments dès qu’il s’agit de Yann Wehrling, son candidat tête de liste Modem en Alsace. « Yann Wehrling, il tranche dans le milieu politique, c’est un humaniste, pas un intrigant. » Il faut reconnaître que l’ancien porte-parole des Verts passé au Modem en 2008 est plutôt discret. Candidat aux cantonales en 1994, à toutes les municipales à Strasbourg depuis 1995 et aux européennes en 2004 et 2009, il n’a quasiment jamais été en position éligible. « Je n’aime pas me battre pour des places, admet-il, on me le reproche souvent, d’ailleurs. »

Troisième voie


Battant, peut-être pas, mais plutôt précoce, l’Alsacien s’encarte chez les Verts à 17 ans. Un an plus tard, il est secrétaire national d’Ecolo-J (les jeunes Verts européens) et de 2005 à 2008, il occupe le poste de secrétaire national des Verts. « Je voulais déscotcher les Verts du PS car, à mes yeux, l’écologie dépasse le clivage gauche/droite. Mais le parti n’a pas voulu incarner cette troisième voie. » Lorsqu’il invite Corinne Lepage et Nicolas Hulot aux journées d’été des Verts, les dents grincent. Il se fait tancer lorsqu’il complimente Jean-Louis Borloo, un « ministre de droite », pour le Grenelle de l’environnement.

Mais surtout, il échoue à rapprocher son parti du Modem, nouvellement créé, pour former cette grande coalition centriste et écologiste, qu’il appelle de ses voeux. En mars 2008, il se présente aux municipales sous bannière orange et est exclu des Verts le mois suivant.


Un choix qu’il ne regrette pas. « Je suis beaucoup plus en phase avec le Modem. Pour moi le développement durable doit s’appuyer sur l’économie, pas sur un mouvement de décroissance. » Solide sur ses dossiers, il se méfie des déclarations d’intentions : « Aujourd’hui, tout le monde est écolo mais personne n’est précis sur les actions à mener. » L’ancien porte-parole des Verts a rejoint le comité exécutif d’Ecologie et démocratie, le club fondé par Jean-Luc Bennahmias.

Modèle allemand

But affiché de la structure : préparer l’après-régionale et devenir la deuxième formation écolo nationale. « Nous devons travailler avec les décideurs, c’est pas avec 10 ou 20% qu’on va sauver la planète », affirme Wehrling qui prône des coalitions le temps d’une mandature, sur le modèle allemand. « On est prêt à discuter avec tout le monde mais à partir des programmes, sinon c’est de l’opportunisme. On se doit de pouvoir justifier une alliance. »
Yann Wehrling peste contre les sondages qui font et défont les élections. « Il y en a toujours qui volent au secours de la victoire. En 2007, des socialistes avaient voté Bayrou parce qu’il était donné gagnant. Je ne comprends pas cette schizophrénie. » La donne a changé depuis la présidentielle. En 2007, François Bayrou obtenait 21,4% des suffrages en Alsace, son meilleur score. En 2010, les 10% sont loin d’être assurés pour la liste Modem. « Les Alsaciens aspirent au centrisme, à cette économie sociale rhénane que nous proposons. Mais le Modem est une formation très neuve. Pour eux nous n’incarnons pas encore suffisamment ce modèle. Cela viendra », affirme le candidat centriste, l'air résolu.

Anne Cagan

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