Billet de blog 9 juillet 2025

camille1007

Abonné·e de Mediapart

De l’amour à la haine : Musk et Trump s’insultent violemment par des réseaux interposés

Après avoir soutenu Donald Trump durant toute la campagne présidentielle américaine, à hauteur de 270 millions de dollars, le multimilliardaire Elon Musk a pris la tête du DOGE, puis s'est peu à peu écarté de la Maison Blanche et son aventure au sein du gouvernement a pris fin, mercredi 28 mai.

camille1007

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Jeudi 5 juin, les deux hommes, encore alliés il y a peu, se sont déchirés publiquement. Effectivement, le patron de Tesla, utilisant son propre réseau social, X, pour attaquer le président américain à l’aide d’extraits vidéo ou encore de mèmes.

À l’origine de tout ce chahut : un important désaccord au sujet du projet de loi majeur du président, appelé « Big Beautiful Bill ». Elon Musk a énormément soutenu Donald Trump lors de sa campagne sur les réseaux sociaux en repostant et en relayant les idées politiques et les différents projets de la campagne du républicain.

Il a également offert 15 millions de dollars en juillet, 30 millions en août et à nouveau 30 millions en septembre à « America PAC », une organisation politique qui fait campagne pour Donald Trump.

Illustration 1

Et durant toute la campagne républicaine, les deux hommes apparaissent ensemble à plusieurs reprises, et sont très proches. Cet engouement lui a donc valu une place importante au gouvernement du locataire de la Maison-Blanche lorsqu’il a été élu président. Il a pris la tête du DOGE (département de l’efficacité), où il a siégé pendant 129 jours (ce qui est le maximum légal pour un conseiller légal jugé « extérieur »).

À la tête du DOGE, il provoque notamment des milliers de licenciements. Après son installation à la Maison Blanche, Donald Trump continue d’afficher sa proximité avec Elon, qui devient son plus fidèle soutien. Il déclare même qu'Elon est « génie ».

Les deux hommes ne manquaient pas de se faire des compliments et certains parlaient même de « bromance ». Elon Musk a même témoigné de son amour pour Donald Trump : « J’aime Donald Trump autant qu’un homme hétérosexuel peut aimer un autre homme » sur son réseau social X.

Comment tout a commencé

Le 4 juin, Elon Musk a vivement critiqué la série de mesures fiscales et budgétaires destinée notamment à réduire les impôts et les dépenses publiques, ce qui semblait pourtant aller en son sens. Il l’a cependant qualifiée d’« abomination répugnante ». Ce texte a donc probablement été jugé par Elon Musk comme une menace directe envers ses entreprises.

La réponse tant attendue du président est arrivée en pleine rencontre avec le chancelier allemand Friedrich Merz : « Je suis très déçu car Elon Musk connaissait les rouages de ce projet de loi mieux que quiconque ici présent. Elon et moi avions une excellente relation. Je ne sais pas si nous la conserverons. Je suis très déçu de lui car je l’ai beaucoup aidé. » Trump a donc remis en question la relation qu’il entretenait avec Musk depuis plus de dix mois devant le monde entier.

C’est donc avec ça qu’a débuté la vive altercation entre les deux via des postes interposés sur leurs réseaux sociaux. On peut relever notamment le tweet de Musk sur son réseau social, X : « Sans moi, Trump aurait perdu l’élection. » et celui de Trump sur son réseau social, Truth : « (…) il est devenu fou ». Elon Musk a également répondu « Oui » à un influenceur conservateur qui appelait à la destitution de Donald Trump et à son remplacement par son vice-président. Mais a aussi annoncé la suspension du vaisseau spatial Dragon, de son entreprise SpaceX, qui devait être utilisé par la NASA…

Jusqu’à ce que le patron de Tesla « lâche une bombe » : « Donald Trump figure dans les dossiers Epstein. », faisant référence au nom de ce financier américain au cœur d'un vaste scandale de crimes et d'exploitation sexuels, qui s'est suicidé en prison avant d'être jugé. Il est accusé d'avoir, entre 2002 et 2005, fait venir des mineures dans ses résidences de Manhattan et de Palm Beach, pour se livrer à des actes sexuels avec lui, après quoi il leur donnait des centaines de dollars en liquide.

Illustration 2

Donald Trump, lui, a toujours nié avoir passé du temps dans la propriété d'Epstein sur son île privée, où il se livrait à son trafic sexuel. Pourtant, selon des enquêtes de médias américains, Donald Trump aurait voyagé à bord du jet de Jeffrey Epstein au moins sept fois. Et les deux hommes auraient participé aux mêmes soirées dans les années 1990. Au début des années 2000, le futur président américain, qui était le voisin d'Epstein en Floride et à New York, avait même qualifié le financier de « type formidable ».

Cette « rupture » survient à peine une semaine après une cérémonie organisée à la Maison-Blanche afin de célébrer la fin de la mission d’Elon Musk au gouvernement. Néanmoins, elle était selon certains « écrite d’avance ». De fait, les tensions étaient grandissantes car de nombreux élus républicains estimaient qu’Elon prenait trop de place et qu’il se retrouvait même à gouverner sur certains sujets à la place du président.

Les conséquences à grande échelle de cette altercation

Cette chamaillerie entre les deux hommes les plus puissants du monde a des conséquences. Les entreprises d’Elon Musk figurent depuis longtemps parmi les principaux bénéficiaires des financements publics. Donc, lorsque leur « dispute » a débuté, les marchés financiers ont sanctionné fortement Tesla : l’action de l’entreprise a en effet chuté de près de 14 pourcent en Bourse, selon le journal « Les Échos ».

Ce qui n’a pas découragé Musk. Il a même suggéré sur X qu’il serait peut-être temps de « créer un nouveau parti politique », ce qui suggère la création d’un parti dirigé par Elon Musk qui pourra sans doute se présenter aux prochaines élections américaines…

Malgré la notion de scandale et de « drama » de cette rupture, elle n’en reste pas moins importante car « chacun d’entre eux a un réel pouvoir de nuire à l’autre », remarque « The Hill ». Nous pouvons donc conclure que cette rupture est susceptible de concevoir une menace, notamment quant à l’économie, qui, avec la chute des actions de Tesla, une des plus grosses entreprises donatrices du gouvernement de Donald Trump,

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.