Billet de blog 24 décembre 2024

Lucien (stagiaire)

Abonné·e de Mediapart

Pourquoi Bayrou ? [et autres chroniques]

Bayrou et « l'Himalaya qui se dresse devant nous », vidéosurveillance à Nice, fraude fiscale, la dette publique française, libération Paul Watson... Chroniques.

Lucien (stagiaire)

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Dans un contexte d’instabilité politique et de désindustrialisation, après une énième motion de censure, le gouvernement Barnier a été renversé. Peu après, Macron a nommé François Bayrou. Mais pourquoi ?

Les faits : Déjà, il dit qu’il “n'ignore rien de l'Himalaya qui se dresse devant nous”. Il a promis de "ne rien cacher, ne rien négliger et ne rien laisser de côté" dans sa gestion en tant que Premier ministre. Mais quelles sont les vraies raisons de son accession au pouvoir ? Déjà, son expérience en tant que président du MoDem et son image de consensus en font un candidat jugé capable de dénouer la situation politique complexe en France. Puis Emmanuel Macron l'a choisi pour son caractère consensuel, malgré des hésitations initiales, afin de dénouer les tensions politiques actuelles. Il aurait aussi exercé une pression sur Emmanuel Macron en menaçant de retirer le Modem du bloc central à l'Assemblée, ce qui aurait fragilisé la majorité présidentielle. Mais aussi l’urgence de la situation (il avait promis un premier ministre en 48 heures) ainsi que les négociations intenses qui se sont déroulées après la chute de Barnier.

Conclusion :François Bayrou se veut être un moteur de stabilité en créant une “majorité nouvelle”, car, avec ses liens (Marine Le Pen, Ségolène Royal), il peut créer une majorité de droite en défendant ses idées tout en négociant avec les différents partis.

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Le Bon, La France et la dette

La dette publique de la France a atteint 3303 milliards d'euros, soit 113,7% du PIB, avec une augmentation récente de 71 milliards d'euros.

La dette publique de la France a atteint un niveau record de 3 228,4 milliards d'euros, représentant 112 % du produit intérieur brut (PIB) à la fin du deuxième trimestre 2024. Cette situation est le résultat d'une accumulation de déficits, avec une augmentation notable de 68,9 milliards d'euros entre avril et juin 2024.

Depuis longtemps, l’État est déficitaire. En mars 2021, la dette publique avait déjà atteint 118,2 % du PIB, principalement en raison des mesures de soutien liées à la crise sanitaire. À ce moment-là, le montant total était de 2 739,2 milliards d'euros.

Il y a aussi une augmentation récente en 2024 : la dette a augmenté d'environ 400 milliards d'euros, en partie à cause des dispositifs de lutte contre l'inflation et la crise énergétique.

De plus, le déficit de 2024 est estimé à plus de 6 % du PIB, alors que le gouvernement avait initialement prévu un déficit de 5,1 %. Et la France s'est engagée à ramener son déficit à 3 % du PIB d'ici la fin du quinquennat, mais cet objectif semble de plus en plus difficile à atteindre.

De plus, la dette a àn coût non négligeable. En effet, la dette française coûte désormais plus cher que celles de pays comme l'Espagne, le Portugal ou la Grèce. Le taux d'emprunt à dix ans a récemment dépassé celui de Madrid, une première depuis 2006.

Mais la dette publique est due en majorité à celle de l’État (environ 85 %), tandis que le reste est partagé entre les collectivités territoriales et la sécurité sociale.

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La fraude fiscale

Le Fisc, longtemps décrit comme le méchant qui signifie une perte d’argent significative, est aujourd’hui l'institution qui essaie ( lorsqu’il a les faits sous les yeux) de stopper la fraude fiscale et de permettre à l’État d’avoir une source de revenus conséquente,enfin, en théorie…

Mais,malheureusement, ce système ne marche pas. En effet, des centaines de milliards d’euros sont perdus. Autrement dit, ne sont pas perçus par l’État, et c’est en augmentation (+8,2%) et est pratiqué en masse par les milliardaires, les actionnaires et toutes leurs cliques pour gagner toujours plus d’argent sur le dos de l’État.

Récemment, en Europe, le CUMEX est apparu, c’est l’arbre qui cache la forêt de CUMCUM, le CUMEX étant un système où les actions changent de personne en permanence et le système ne sait plus qui a quoi. Ainsi, les personnes pouvaient prétendre à un remboursement pour surtaxations, ce qui leur permettait d’avoir le dividende et la taxe, mais cela a couté (à l’Allemagne) moins cher que le «CUMCUM »” une autre forme de fraude fiscale où un actionnaire (peut, avant la distribution du dividende) donner ses actions à M. x qui,lui, ne peut recevoir des taxes sur le dividende. Puis, peu après le versement du dividende, l’action et le dividende sont rendus à l’actionnaire.

Ce système a été découvert par les agents du fisc allemand lors d’une réclamation de 53 millions de surtaxations. Cette demande a mis la puce à l’oreille de l'Europe qui s’est affolée et qui a résolu le problème. En France, le FISC et le PNF collaborent pour supprimer la pratique du CUMCUM, mais, impuissants, ils sont passés par la voie législative, mais la loi a été vidée de sa substance par les lobbyistes des banques. Et cela coûte 33,4 milliards pour la France (qui est la deuxième plus touchée). Mais cela ne fait pas bouger les députés (qui, apparemment, pensent qu’à eux). Donc, le fisc et le PNF passent par la voie judiciaire.

Conclusion : nous sommes donc en attente du verdict.

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Caméra à l’opéra (de Nice)

Nice prévoit l'ajout de 300 caméras de vidéosurveillance supplémentaires, portant le total à 5300, sous la direction de Christian Estrosi. Pourquoi ? Comment ? Où ?

La ville de Nice (Alpes-Maritimes), considérée comme la plus vidéosurveillée de France, veut s’équiper de 300 caméras supplémentaires en 2025, a-t-elle expliqué lors de la présentation de son nouveau budget. Près de 5000 caméras sont déjà installées dans la capitale azuréenne, qui fut parmi les premières villes à miser sur cet outil sécuritaire avec un centre de supervision urbain inauguré dès 2010.

Les emplacements précis de ces nouvelles caméras ne sont pas encore choisis, même si le maire Christian Estrosi (Horizons) a évoqué les zones collinaires, le quartier prisé de Cimiez, où des caméras provisoires avaient été positionnées à la suite d’incendies répétés de voitures en mars, mais aussi sur la « coulée verte », en lien avec son prolongement qui fait suite aux démolitions controversées du théâtre et du palais des congrès.

À Nice, la thématique sécuritaire fait toujours partie des dépenses les plus importantes : près de 93 millions d’euros sont encore consacrés à «la prévention, à la proximité et à la sécurité » dans le budget pour l’année 2025, voté mercredi lors d’un conseil municipal où la dette de la collectivité, estimée à 548 millions d’euros, a encore fait débat. Après la série de dégradations commises par un pyromane à Cimiez, les caméras provisoires sont bien remplacées par du définitif. "Plus généralement, nous allons nous renforcer sur le collinaire." De plus, Gabriel Attal avait annoncé une généralisation des caméras de surveillance. L’annonce de l’ancien Premier ministre a évidemment été bien accueillie par le maire de Nice, ville la plus télésurveillée de France avec 5 5.000améras.

Cela fait plusieurs années qu’à Nice, je me bats pour la sécurité des habitants. Cela passe notamment par la vidéoprotection, dont l’efficacité ne fait aujourd’hui plus aucun doute », a réagi Christian Estrosi dans un communiqué, ce mercredi.

"Le recours à des solutions basées sur l’intelligence artificielle pendant les Jeux olympiques a permis de démontrer l’efficacité des caméras de vidéoprotection alliées à des technologies qui existent et permettent de raccourcir au maximum la remontée de l’alerte vers les forces de l’ordre.” Il rajoute aussi : « Il faut sortir des débats idéologiques basés sur des textes de loi des années 70 et légiférer le plus rapidement possible pour donner aux maires et aux forces de l’ordre les outils nécessaires pour l’utilisation de ces solutions au service de la sécurité des Français », a-t-il ajouté.

"Si le recours aux algorithmes est conforme au droit et a pu être utilisé pour les Jeux olympiques, il doit aussi l’être pour les autres grands événements et pour la sécurité du quotidien. Nous sommes prêts à Nice pour mettre en place leur généralisation au service des Niçois », a conclu le maire.

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Paul Watson, le défenseur des baleines libéré après 149 jours.

Paul Watson a mené de nombreuses opérations pour préserver la biodiversité, mais cela a conduit à son arrestation. Pendant ce temps, son ONG a protesté à propos de sa condamnation. Au bout de 149 jours, il est relâché, car la demande d’extradition est rejetée.

Le mardi 17 décembre 2024, Paul Watson est libéré par le Danemark au bout de nombreux mois d’incarcération et surtout avec la menace d’être extradé au Japon à cause de ses actions empêchant les baleiniers de chasser les baleines. Les patrons du secteur ont fait pression au gouvernement japonais pour qu’il demande l’extradition de Paul Watson, mais au final, le gouvernement danois a remis Paul Watson en liberté. Mais qui est-ce ?

Paul Watson est né en 1950. À 18 ans, il intègre les garde-côtes puis, en 1971, il rejoint les actions de Greenpeace. Mais il est exclu de Greenpeace six ans plus tard sur fond de désaccord sur la manière d’agir (Paul Watson voulait des actions directes). Peu après, il fonde Sea Shepherd pour mener des actions musclées en mer contre, par exemple, la chasse à la baleine ou la destruction de la biodiversité. On recense de nombreuses actions spectaculaires de différents types :

Interventions directes : Paul Watson a souvent mené de nombreuses opérations où il s'est interposé physiquement entre les baleiniers et leurs proies, utilisant des techniques de « non-violence agressive ».

Confrontations en mer : lors de ses missions, il a souvent mené des confrontations spectaculaires avec la flotte de pêche japonaise, notamment dans l'océan Austral, où il a harcelé les bateaux japonais pour les empêcher de chasser.

Sabotage de navires : dans le cadre de ses campagnes, Paul Watson et son équipe ont été impliqués dans des actions de sabotage, comme le lancement de bombes d'acide butyrique sur des navires baleiniers, ce qui a été interprété par le Japon comme une forme de vandalisme.

Campagnes médiatiques : il a su utiliser la médiatisation de ses actions pour sensibiliser le public aux pratiques de chasse à la baleine, en documentant ses interventions et en les diffusant largement (sur les réseaux sociaux).

En résumé, Paul Watson revendique avoir sauvé des milliers de baleines grâce aux actions de Sea Shepherd, qui incluent non seulement des interventions directes, mais aussi des efforts de sensibilisation et de protection des habitats marins.

Et, il y a quelques mois, il a été arrêté alors qu’il se rendait dans l’océan Austral pour empêcher un baleinier de chasser des baleines par la justice danoise peu après que le Japon a réitéré sa demande d’extradition via Interpol. Mais, au bout de 149 jours de détention, il est libéré car le Danemark a refusé la demande d’extradition du Japon. Cela a détruit l’épée de Damoclès qui menaçait Paul Watson et qui lui permet de retourner vivre en France.

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